(Agence Ecofin) – La Banque mondiale a publié la semaine dernière, son nouveau rapport sur les perspectives économiques mondiales pour l’année 2020. D’après le document, la croissance économique de la région Afrique subsaharienne ne devrait se chiffrer qu’à 2,9%.

Cette nouvelle prévision s’affiche en baisse par rapport à celle réalisée en octobre 2019, tablant sur une croissance économique de l’ordre de 3,1% pour la région cette année. Elle intervient après une croissance plus faible que prévu de l’économie de la région en 2019, qui a atteint 2,4% contre une prévision de 2,6%.

D’après la Banque mondiale, une demande extérieure faible couplée à « l’accroissement de l’incertitude entourant les politiques mondiales, la chute des prix des produits de base » et les fragilités internes dans plusieurs pays de la région ont facilité ce ralentissement global. Soutenue par l’amélioration de la confiance des investisseurs, une reprise de la production pétrolière, et une croissance robuste chez plusieurs exportateurs de produits agricoles, l’économie de la région devrait donc croître un peu plus cette année puis s’accélérer à 3,2% en 2021.

Cependant, cette croissance est encore insuffisante pour réduire le niveau de pauvreté très élevé du continent (56%). Le rapport table en effet sur une croissance du revenu par habitant de seulement 0,3% en 2020, puis autour de 0,7% en 2021-2022, soit le niveau le plus faible au monde.

Même si on s’attend à une hausse de 4% par an des revenus dans certains pays comme la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Rwanda ou le Sénégal, cette progression devrait être affectée par la contraction de la croissance des revenus dans des pays comme le Nigeria, l’Angola et le Soudan qui comptent pour près d’un tiers de la population pauvre d’Afrique subsaharienne.

Notons qu’au niveau mondial, la croissance est attendue à 2,5% pour 2020, en hausse par rapport aux 2,4% de l’année 2019. Quant à la dette publique, elle continue de s’accélérer de façon inquiétante. En 2018, elle avait atteint 170% du PIB des économies émergentes et en développement, contre seulement 115% en 2010.