A la première journée de l’Africa Investment Forum (AIF), qui se tient à Johannesburg du 11 au 13 novembre 2019, le président de la Banque Africaine de Développement a annoncé un total des engagements attendus de l’ordre de 67 milliards de dollars contre 39 milliards lors de la première édition. Ces projets en cours de finalisation sur les trois jours du forum concernent les infrastructures, l’énergie, les technologies de l’information et l’agro- business. Les 2 086 délégués venus de 109 pays dont 61 hors d’Afrique (un record) ont pour la plupart engagé des discussions ou rencontré des partenaires dans les séances B to B.

Parmi les signatures phares, on a relevé l’Accra Sky Train, un projet de concession de 2,6 milliards de dollars entre l’Etat du Ghana représenté par son président Nana Akufo Addo et l’Africa Sky Train Consortium Holding représenté par Hubert Danso. Il s’agit du plus grand projet d’infrastructures en Afrique, l’un des rares qui voit un État africain traiter avec un concessionnaire africain. C’est d’autant plus méritoire que le projet ne bénéficie d’aucune garantie de l’Etat Ghanéen comme a répondu le président Nana à la question de Financial Afrik.

Autre grand projet ayant fait l’objet d’une signature lors de cette première journée du forum, le projet route, rail pont entre Brazzaville et Kinshasa. Après les premiers accords techniques entérinés l’année dernière et le lancement des études de faisabilité grâce au financement de la BAD et aux concours des deux États, ce complexe connaît une nouvelle poussée avec la signature lors de la deuxième édition de l’AIF d’un accord inter-étatique essentiel pour le démarrage des travaux entre, côté RDC, la vice-premier ministre, ministre du Plan, Élysée Munembwe et, côté congolais, Jean Jacques Bouya, ministre de l’Aménagement, de l’Équipement du territoire et des Grands Travaux.

Le secteur de l’industrie extractive n’était pas en reste avec la présentation du mega projet de 24 milliards de dollars de Total sur le champ «Area 1» au marge du Mozambique. A noter aussi lors de cette première journée le déblocage de 1 milliard d’euros de la part de la BEI en faveur de l’investissement féminin.
Cette forte mobilisation rejoint la dynamique d’Abidjan. «Il y a près de deux semaines, le Conseil des gouverneursde la Banque africaine de développement a approuvé une Augmentation générale du capitalde la Banque de 125 %. Son capital a ainsi augmenté de 115 milliards de dollars, passant de 93 milliards de dollars à 208 milliards de dollars. Il s’agit de la plus forte augmentation de capital de l’histoire de la Banque depuis sa création en 1964», rappelle le président Adesina.

Pour un continent qui compte plus de 1 800 milliards de dollars d’actifs sous gestion, l’urgence est de mobiliser les financements domestiques afin de faire face à un déficit annuel de financement des infrastructures estimé entre 68 et 108 milliards de dollars. «Il faut impérativement mobiliser les investisseurs institutionnels», a répété le président Adesina. «Par conséquent, a-t-il insisté, nous devons élaborer des projets plus bancables, concevoir un plus grand nombre d’instruments d’atténuation des risqueset harmoniser notre offre de produits en tant que banques multilatérales de développement et institutions financières». Des déclarations fortes qui constituent la feuille de route de l’AIF.
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