Chasse gardée des grandes entreprises, l’introduction à la bourse intéresse de plus en plus de PME Algériennes. Elles sont 9 à y postuler cette année. Un engouement certes encourageant mais qui ne doit pas occulter le faible dynamisme de la bourse d’Alger.
Au cours de cette année 2019, une dizaine d’entreprises privées ont décidé de tenter l’aventure de la bourse locale en Algérie. Il s’agit de sociétés privées qui ont déjà déposé leurs lettres d’intention pour entrer en Bourse. L’information a été donnée par le président de la Commission de surveillance en opérations de Bourse (COSOB), Abdelhakim Berrah qui s’est exprimé dans les colonnes de l’agence Algérie presse services (APS). Au total, 9 PME et une grande entreprise de l’agro-alimentaire à savoir ALMAG sont concernées.

A la fin de l’année 2018, la PME AOM Invest avait fait ses premiers pas à la bourse locale faisant des émules chez d’autres PME algériennes. Les dépositaires sont de divers secteurs d’activités allant de l’assainissement (S-Five) à la l’agroalimentaire (ALG) en passant par les cosmétiques (Nopal Algérie) et les BTP (UFMATP). L’ambition de ces PME risque néanmoins de se heurter à la dure réalité des marchés financiers. En effet, si ces PME disposent d’une comptabilité conforme, ils pâtissent des limites propres aux PME dans leurs capacités à répondre aux besoins du marché ou encore à obtenir des financements adéquats.

L’entrée de ces nouveaux types d’entreprises (PME) à la bourse jadis l’apanage des grandes entreprises est le résultat d’un travail rondement mené par la SGBV et la COSOB auprès des PME et des chambres de commerce, selon Abdelhakim Berrah. Ce dernier estime qu’en dépit de cette légère embellie, le nombre d’introductions en bourses reste limité en Algérie. Le pays nord-africain compte près de 3 millions de sociétés actives dont 700 000 PME. Or depuis sa création il y a 20 ans, la Bourse d’Alger ne compte que six entreprises. Il s’agit notamment de Saidal, d’El Aurassi ainsi qu’Alliance Assurances, de NCA Rouiba, de Biopharm et d’AOM Invest. Lesquelles constituent la capitalisation boursière du pays estimé à près de 45 milliards de Dinars soit environ 377,9 milliards de dollars.

Pour améliorer la tendance, le président de la COSBOS qui incite les entreprises publiques du pays à montrer l’exemple. « A trois reprises, l’Etat a fixé des listes d’entreprises publiques à introduire en Bourse. Mais du fait de l’embellie financière ou pour d’autres considérations, l’Etat faisait marche arrière », a-t-il regretté lors de son entretien avec l’APS.