A la réunion des ministres des finances du G20 à Buenos Aires en Argentine, la dette africaine sera au menu des débats. Atteignant 57% du PIB du continent soit près du double de ce qu’elle représentait il y a 5 ans, elle suscite des inquiétudes des pays du G20 qui craignent une crise économique au niveau du continent.
La dette africaine évolue à un rythme effréné. Celle-ci a atteint l’année dernière 57% du PIB du continent soit environ le double de ce qu’elle représentait 5 ans plus tôt. Une situation qui inquiète énormément les créanciers du continent. Ces 21 et 22 juillet 2018, réunis à Buenos Aires en Argentine, les ministres des finances du G20 font de la question une priorité. Quoique ce taux d’endettement reste inférieur à celui de certains pays occidentaux, le G20 s’en inquiète du moment où, les remboursements de la dette en Afrique sont passés de 4 % à 11 % des recettes budgétaires, limitant du coup, les pays du continent dans leur développement économique et faisant encourir au continent africain le risque d’une crise économique.
Ajoutée au problème de la dette publique en soi, la question des créanciers est aussi l’une des plus inquiétantes. Il se trouve que la dette publique africaine est de plus en plus détenue par des créanciers privés qui sont beaucoup plus chers et moins accommodants que ceux publics. En ce qui concerne ces derniers, on note une suprématie de la Chine qui arrive en tête en détenant 14 % du total des dettes du continent africain.
La crise aux portes ?
Pour le Fonds monétaire international (FMI), la crise économique liée à la dette n’est plus loin. L’institution de Bretton Woods indique que six pays sur quarante-cinq en Afrique sont déjà en situation de surendettement et neuf sont en danger d’y succomber. Parmi ceux qui sont le plus touchés, souligne le FMI, on trouve les pays exportateurs de matières premières (le Congo par exemple), dont les économies en sont grandement dépendantes, et qui ont été fortement impacté la chutes des cours, avec pour conséquence un recours répété à l’endettement. A l’instar du Club de Paris (ensemble de créanciers publics), le FMI recommande des réformes devant permettre d’accroître les recettes des pays, notamment fiscales. Toujours afin de rendre la dette plus gérable, la Chine, l’Inde et l’Arabie saoudite sont invitées à rejoindre le Club de Paris.
(source : https://afrique.latribune.fr)