Le Ministre délégué auprès du ministre de l’économie des finances et du plan, en charge du budget, M. Birima Mangara a présidé ce mardi 26 juin 2018 la rencontre de haut niveau sous le thème : « Commerce illicite dans la zone CEDEAO : enjeux et perspectives », organisée par la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES). Cette rencontre de deux jours, a été l’occasion pour le ministre en charge du budget de révéler que le commerce illicite constitue un manque à gagner de 50 milliards de dollar US pour l’Afrique de l’ouest.

« Aujourd’hui, il résulte des conclusions du rapport de « Global initiative », rédigé avec le soutien de l’OCDE, de la banque mondiale et de la BAD, que le manque à gagner pour l’Afrique de l’ouest, dû au commerce illicite, dépasserait 50 milliards de dollars US, soit plus du montant de l »aide au développement, octroyée aux 15 pays de la région », a révélé  Birima Mangara, Ministre délégué auprès du ministre de l’économie des finances et du plan, en charge du budget.
D’aprés M. Mangara, nous sommes en face d’importants flux financiers qui construisent progressivement une véritable économie du commerce illicite.
« Et sur ce chapitre, certains chercheurs considèrent que l’Afrique de l’ouest est aujourd’hui l’une des régions les plus vulnérables du monde. Des économies animées entre 40 à 80% par le secteur informel et souffrant globalement d’une faible intégration financière, constituent naturellement un terreau favorable aux activités illégales avec des transactions qui se font souvent en liquide, échappant au système de contrôle avec un grand risque de financier des activités terroristes », précise le ministre en charge du budget.
D’après le ministre Birima Mangara, le commerce illicite constitue un fléau réel dans notre région et mérite une attention particulière des autorités étatiques, des instances d’intégration régionale mais aussi des différents secteurs industriels touchés par le fléau.
« Outre ses effets de déstabilisation des économies, le commerce illicite a été identifié comme une source majeure de financement du terrorisme. Il fragilise la sécurité des Etats, le tissu industriel et entrave la croissance économique », dira le ministre en charge du budget.
Quant à M. Mor Talla Kane de la CNES, il avance : « Le commerce illicite a un double enjeu, un enjeu du point de vue déstabilisateur économique, aussi bien au niveau des entreprises, au niveau de l’économie globale des pays. Mais aussi depuis quelques années, il y a un autre enjeu beaucoup plus compliqué, qui est celui de la sécurité régionale. Le commerce illicite empêche les entreprises d’exercer normalement dans un cadre concurrentiel leurs activités parce que c’est des circuits de distribution, de fabrication qui ne sont pas les mêmes, qui ne respectent pas les normes et qui biaisent la concurrence et la compétitivité des entreprises mais au niveau des Etats, quand un produit se soustrait au payement de ses obligations fiscales, il est évident que c’est un manque à gagner pour l’Etat et pour le trésor public ».
Et Kane de poursuivre : « On n’a pas mesuré dans la sous-région mais il y a un chiffre qui fait froid au dos, quand on vous dit que c’est 50 milliards de dollar us et que c’est l’équivalent de l’aide apportée à tous les pays, au 15 pays de la sous-région, cela veut dire quelque, ça raisonne fort dans nos têtes, cela montre un peu la manne financière dégagée par ces réseaux criminels ».