Quatre ans seulement après son arrivée dans l’écosystème bancaire africain, la Banque nationale du Canada aurait décidé de plier bagage après plus de 33 millions de dollars de pertes en Côte d’Ivoire et un projet d’acquisition infructueux à Maurice. La québécoise chercherait des repreneurs pour ses actifs dans le groupe de bancassurance NSIA et la banque mauricienne AfrAsia.
La décision devrait être effective à court ou moyen terme, selon Le Journal de Montréal, qui a révélé l’information ce jeudi : la Banque nationale du Canada prépare son retrait des marchés africains. Le groupe financier québécois aurait décidé de céder ses parts dans le groupe ivoirien de bancassurance NSIA et dans la banque mauricienne AfrAsia.

La BNC aurait pris cette décision, selon la même source, après avoir essuyé « une perte de 33 millions dollars » sur son investissement dans NSIA, suite à la faillite de Saf-Cacao, le leader de la négoce cacaoyère en Côte d’Ivoire et gros client du groupe de bancassurance.

A Maurice, le retrait de la BNC viendrait du fait que la banque québécoise détenant 17,5% d’AfrAsia, en veut plus. Mais, son principal partenaire, le groupe d’investissement local IBL refuserait de lui céder sa participation.

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Cette aventure africaine n’aura donc duré que quatre années pour BNC qui a réalisé ces investissements, voulus à l’époque stratégiques, en 2015 à hauteur respectivement de 200 millions de dollars dans NSIA et 33 millions de dollars dans AfrAsia.

Si NSIA recrute au Togo, le groupe du richissime ivoirien Jean Kacou Diagou fait face à des difficultés du sein de son entité en Côte d’Ivoire, avec notamment une affaire de litige sur d’anciennes transactions. De plus, le groupe ivoirien de bancassurance est la plus grande perdante de la faillite de Saf-Cacao au sein du secteur bancaire local. De ce fait, malgré son entrée en bourse réussie sur la BVRM en 2017, l’acquisition majoritaire des actifs de Diamond Bank en Afrique francophone, l’arrivée parmi les actionnaires du groupe de géants mondiaux tels le réassureur suisse Swiss Re ou son récent partenariat avec l’opérateur télécoms français Orange, NSIA doit composer pour remonter la pente. Le départ probablement imminent de la Banque nationale du Canada nourrit donc la curiosité sur l’identité de l’investisseur qui acceptera de reprendre ses actifs.

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