Ecobank se porte bien. Alors que 2016 a été une année particulièrement difficile, avec des pertes estimées à 39 millions de dollars, le groupe bancaire panafricain s’est miraculeuse redressé en annonçant un bénéfice de 182 millions de dollars pour l’exercice 2017. Un dynamisme soutenu principalement par la restructuration et l’innovation dans le numérique.

Après une année 2016 morose, Ecobank renoue avec la croissance. L’information a été annoncée ce 24 avril au siège du groupe à Lomé. Au cours de sa 30e assemblée générale ordinaire dans la capitale togolaise, Ecobank a profité de l’occasion pour faire cette annonce d’un produit bancaire net de 1,8 milliard de dollars. Emmanuel Ikazoboh, président du groupe, a expliqué la bonne performance par la baisse des provisions, à la faveur de la création d’un véhicule de résolution et d’une accélération des recouvrements.

Malgré cette performance, Ikazoboh a reconnu les difficultés de la banque à verser des dividendes à court terme. «Nous travaillons sans relâche pour redresser la situation financière du Groupe, afin de permettre des versements de dividendes durables et croissants à l’avenir (…) Nous avons beaucoup œuvré et nous poursuivons l’assainissement des créances douteuses, tandis que l’impact de la reprise économique est perceptible graduellement sur l’activité de nos principaux marchés», a déclaré le président d’Ecobank. Le groupe, qui remonte à peine la pente, a dévoilé «un niveau élevé de créances douteuses», estimé à 10,7% en décembre 2017, faisant que l’embellie constatée ne doit pas occulter les difficultés de la banque panafricaine.

Une banque qui revient de loin

Au premier trimestre 2017, le produit net bancaire du groupe Ecobank a baissé de 15% à 425 millions de dollars, ses capitaux propres ont régressé de 28% à 1,8 milliard de dollars et son résultat avant impôt a diminué de 28% à 75 millions de dollars.

A l’époque, la direction se voulait rassurante. Ade Ayeyemi, directeur général du groupe, avait alors estimé que la performance au premier trimestre était encourageante, malgré les défis macroéconomiques. Aussi que toutes leurs activités avaient réalisé des progrès significatifs dans l’exécution de leur stratégie en continuant de se concentrer sur la maîtrise des charges, les méthodes rigoureuses de risque crédit et la numérisation des processus pour améliorer l’expérience client.

Un message optimiste et une ambition légitime d’autant plus que ETI, la société mère du groupe Ecobank, dont le siège est à Lomé, est un leader panafricain, présent dans 36 pays du Continent, avec des bureaux représentatifs à Paris, Londres, Dubaï et en Chine.

Un milliard de dollars de bénéfices en 2021

Dès lors, le groupe noté «B» avec perspectives stables par l’agence de notation Fitch, s’est donné pour objectif en 2017 de capter 100 millions de clients et de générer des bénéfices avant impôts supérieurs à 1 milliard de dollars d’ici 2021.

Pour ce faire, Ecobank a voulu diversifier ses produits et offres commerciales selon les pays et fournir une plus large gamme de services financiers. Car l’entreprise a des atouts importants : une bonne capitalisation, un profil de liquidité robuste, le Bâle 1 avec un ratio de 23,4% et une base d’actionnariat de soutien et stratégique.
Pour capitaliser autour de ses atouts, la banque panafricaine s’est dotée d’un staff réorganisé et chapeauté par le DG du groupe qui a développé une nouvelle stratégie basée sur le numérique et a noué des partenariats pour mieux atteindre ses cibles.

A titre indicatif, en septembre 2017, Ecobank s’est associée à Visa pour lancer Ecobank Scanner+Payer avec mVisa pour le bénéfice de ses clients. Cette alliance stratégique signe une collaboration opérationnelle transfrontalière et des gains potentiellement énormes. Elle devrait permettre aux consommateurs d’utiliser leur téléphone mobile pour accéder directement aux fonds dans leurs comptes bancaires pour des paiements de type personne à commerçant (P2M) ou de particulier à particulier (P2P). Ainsi, grâce à une réorganisation de ses activités, de ses équipes et de l’innovation, Ecobank remonte la pente. Une propension qui devrait être confirmée par les résultats de l’exercice 2018.
(Source : https://afrique.latribune.fr/)