A l’instar d’autres agences de notation, S&P Global Rating donne toujours crédit à la personnalité politique de Cyril Ramaphosa et à son leadership : elle maintient sa note BB/BB+ pour l’Afrique du Sud, malgré un scénario économique semblable à celui de 2013.
Le retour de la stabilité politique en Afrique du Sud semble avoir un effet placebo sur le rendement des obligations à 10 ans émises par le pays. En effet, celles-ci avaient en effet gagné 200 de points de base, lors de la «crise de l’effilochement» de 2013, alors qu’aujourd’hui, avec des conditions de marché similaires, les rendements évoluent dans la direction opposée. Une situation de laquelle les experts de S&P Ratings concluront que la stabilité politique ferait reculer «les fondamentaux économiques fragiles».
L’effet Ramaphosa se maintient
Depuis l’arrivée de Cyril Ramaphosa à la tête de l’Afrique du Sud à la mi-novembre, le rendement des emprunts de l’Etat de 2026 a chuté de 110 points de base, subissant une forte liquidation des marchés et une crise de liquidité liée au dollar.
Un rendement qui a encore baissé après que S&P Global Rating a maintenu sa note inchangée au niveau «sous investment grade BB/BB+», avec une perspective stable. «Cette décision de S&P confirme que l’Afrique du Sud va dans la bonne direction, que notre glissement vers le bas de l’échelle de crédit a été stoppé pour le moment. Les obligations sud-africaines ont affiché des performances parmi les meilleures cette année et cela est dû à l’amélioration des perceptions au lendemain de l’élection de Ramaphosa», a commenté le cabinet ETM Analytics.
Obligations surévaluées
La dette sud-africaine (8,45%) se situe désormais au milieu des pays émergents, avec des rendements de référence légèrement supérieurs à ceux de l’Inde (7,7%), et de la Russie (7,3%), mais inférieurs à ceux du Brésil (11,7%) et de la Turquie (13,7%).
Les analystes de S&P estiment par ailleurs que le rendement tend à baisser, alors que la tendance anti-corruption de Ramaphosa commence à faire des ravages dans les entreprises publiques qui vivaient une crise de gouvernance, tout en puisant dans les fonds publics de manière disproportionnée.
Les avoirs étrangers en obligations de l’Etat atteignant un niveau record de près de 43%, bien supérieur à la moyenne des marchés émergents, les achats cumulatifs se chiffrent à 100 milliards de rands (8 milliards de dollars) de plus que la même période en 2017.
(Source : https://afrique.latribune.fr/)