Après plus de deux ans à la direction du Conseil mondial du diamant (WDC), la Congolaise Marie-Chantal Kaninda se positionne désormais au cœur du business du cuivre et du cobalt en rejoignant Glencore RDC en tant qu’Executive director & head of corporate affairs.
Depuis ce lundi 2 septembre, Marie-Chantal Kaninda officie en tant qu’Executive director and head of corporate affairs de Glencore en République démocratique du Congo (RDC).

«Je suis ravie de rejoindre le Groupe Glencore en RDC et de participer aux activités du groupe dans mon pays», déclare-t-elle à La Tribune Afrique.

Jusque-là, cette experte en mines dirigeait le Conseil mondial du diamant (WDC) où elle a été nommée en mars 2017, devenant ainsi la première Africaine à occuper ce poste, avec des dossiers brûlants à traiter : le processus de Kimberley (PK), ce régime international de certification de diamants bruts lancé en 2003 par le WDC afin d’empêcher, sur le marché mondial, la négoce de diamants proposés par des mouvements rebelles pour financer leurs activités paramilitaires. Cette mission l’a menée à la rencontre d’officiels à travers le monde, mais aussi d’opérateurs miniers africains. Dans ce cadre, Kaninda a également représenté le WDC aux Nations unies, au Département d’Etat américain, au Conseil européen, à l’Union africaine, à l’OCDE ou encore à l’African Belgium Business Week (ABBW) dont elle a été présidente d’honneur lors des deux dernières éditions.

En dépit de son départ, Marie-Chantal Kaninda fournira encore des services au WDC jusqu’à la fin de 2019 en participant notamment à l’assemblée générale d’octobre à Anvers, en Belgique et à la réunion plénière du PK de novembre à New Delhi, en Inde. «Je pense que nous avons été en mesure de toucher les cœurs et de changer l’esprit des gens [à propos de l’industrie des diamants]», écrit-elle dans une lettre publiée dimanche dernier sur le site de WDC. «De nouvelles opportunités se sont présentées et, à ce stade de ma carrière, j’ai le sentiment que je dois les saisir», a-t-elle mentionné, faisant probablement allusion à ses nouvelles fonctions chez Glencore.

Défis
Dans ce pays d’Afrique centrale producteur d’environ 60% du cobalt mondial et propriétaire de 50% des réserves du minerai, le trader minier anglo-suisse exploite, à travers sa filiale Katanga Mining, des mines de cuivre et de cobalt dont celle de Mutanda, qui n’est autre que la mine de cobalt la plus importante au monde. La chute du cours du cobalt observée sur les marchés internationaux au premier semestre de l’année en cours -bien loin des records de 2017- est un défi pour Glencore dont la production, en RDC notamment, affiche une hausse. Sans parler des démêlés de la firme avec la justice qui se poursuivent.

Armée de 25 années d’expérience dans le secteur minier -forgées chez des géants tels De Beers, Anglogold Ashanti et Rio Tinto- celle qui apparaît dans le palmarès Forbes des 100 femmes les plus influentes d’Afrique en 2019 sera emmenée à mettre à profit son expertise dans un contexte d’entrée en fonction d’un nouveau ministre des Mines et de reconduction d’Albert Yuma à la tête de la compagnie minière publique Gécamines, partenaire des opérateurs privés.

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