Après le forum tenu sur le pétrole et le gaz au Centre Abdou Diouf de Diamniadio présidé par le président de la République M. Macky Sall, M. Babacar Diagne, président du Conseil des Entreprises du Sénégal (CDES), a été face à la presse ce jeudi 4 juillet 2019 pour apporter sa contribution, une manière de prouver que le secteur privé n’est pas restée les bras croisés. Il a proposé la mise sur pied d’un fonds d’investissement domestique pétro-gaz qui sera 100% sénégalais.

D’après M. Diagne, les 19 blocs qui restent, doivent revenir aux sénégalais et les puissances étrangères ne peuvent pas nous imposer comment, on va gérer notre pétrole, c’est nos ressources.
Il estime qu’on a besoin d’un leadership d’Etat. Et ce qui reste, c’est de développer un leadership, d’avoir un secteur privé fort, uni et qui va mettre en place un fonds d’investissement qui sera exclusivement réservé aux sénégalais et que 10% du capital, ouvert à l’extérieur.

Selon M. Diagne, d’après leurs recherches sur le model et le coût d’investissement d’un processus d’exploration, d’exploitation et de production de pétrole ou gaz, on arrive á un montant de 3 milliards de dollars á savoir 1550 milliards francs CFA.

« Vue l’abondance en pétrole et gaz dans le offshore de saint Louis et kayar nous osons affirmer que la probabilité de succès des autres blocs disponibles prés de ces sites est plus ou moins égale à 100%. C’est á dire que le risque de ne pas trouver du pétrole et gaz est presque nul. Partant de ce fait la plateforme du secteur doit accompagner l’Etat á la mise en place d’un fonds d’investissement domestique pétrole-gaz qui sera exclusivement réservé à 90% aux nationaux. Ce fonds pourrait être alimenté par 8 carneaux : Mobiliser une partie des réserves du CDC, IPRES et CSS ;Mobiliser l’épargne domestique facilitant même á la maman de vendeuse de « thiaff » de pouvoir cotiser 25 000/mois pour acheter des actions de ce FIPG ;Mobiliser la diaspora sénégalaise ;Lever des fonds islamiques d’investissement adaptés au modèle économique du FIPG et aussi lever 20 milliards auprès de chacune du short liste des 20 banques qui sont au Sénégal ; Lancer un BONDS d’investissement de 500 milliards pour 5 ans payable á terme ;Libérer 10% du capital aux partenaires techniques comme ;Effectuer des ponctions volontaires sur les salaires pour les sénégalais qui veulent transformer cette ponction salariale en action ;Créer une taxe spéciale sur la plus-value, les produits de luxe, la cigarette et les boissons alcoolisées », a précisé M. Babacar Diagne, président du CDES.

Dans le même sillage, M. Diagne estime qu’on doit impliquer la diaspora sénégalaise qui mobilise 1000 milliards par an. Selon lui, on doit aussi mobiliser la levée des fonds islamiques.

« Le fonds islamique, le Sénégal ne bénéficie que 5% et ce sont des fonds qui sont disponibles, ce sont des fonds spécialisés sur tout ce qui est exploration et production de pétrole et de gaz », dira-t-il.

Le patron du CDES n’a pas manqué de soulever le déficit de communication de Cos-pétro gaz et Petrosen.

« Nous notons un déficit de communication de cos-petro gaz et Petrosen sur les opportunités économiques (en amont, période de production et en aval) du local content. Nous suggérons que le cos-petro gaz se repose sur deux piliers fondamentaux á savoir un cadre institutionnel regroupant la société civile, les partis politique, les collectivités et autres mais aussi un pilier opérationnel qui sera composé des operateurs économiques. Nous suggérons que le comite de suivi du local content et cos-petro gaz soient ouverts á tous les membres de la plateforme du secteur privé », a précisé M. Diagne.