(Agence Ecofin) – Le recours des gouvernements d’Afrique à des emprunts auprès de banques commerciales internationales devrait ralentir au cours de l’année 2019, estime Standard & Poor’s. L’agence américaine de notation s’attend à ce que les 18 pays qu’elle note dans la région, sollicitent des prêts commerciaux pour seulement 55 milliards $, soit 10 milliards $ de moins qu’en 2018.

« Historiquement, l’Angola et l’Afrique du sud sont deux gros emprunteurs africains. Un faible niveau du rand et du kwanza par rapport au dollar, réduiront leurs besoins par rapport à la devise américaine », explique l’institution. Elle ajoute aussi que la réduction du gap de financement dans le budget du Nigéria devrait limiter ses interventions sur le marché international des prêts.

Pareillement, Standard & Poors prévoit que les émissions d’obligations souveraines africaines se maintiendront à un certain niveau, malgré le durcissement anticipé des conditions du marché.

Une hypothèse que partage aussi l’américain Citi, leader sur le marché des capitaux en Afrique subsaharienne, voit sous un angle différent. Le groupe bancaire pose comme réflexion de base que le maintien à un niveau élevé des prix du pétrole permettra à deux des principaux émetteurs d’obligations internationales africaines (Nigéria et Angola), de connaître un renforcement de leurs équilibres budgétaires. Toutefois cela ne devrait pas apporter des changements majeurs à leurs déséquilibres extérieurs, même si c’est dans une moindre proportion pour le Nigéria.

Les pays d’Afrique notamment subsaharienne, dont les monnaies sont soumises aux taux des marchés, ont du puiser dans leurs réserves extérieures ou recourir au FMI, pour limiter de grosses dévaluations. Mais les équilibres retrouvés demeurent fragiles. De ce fait les besoins de financement en devises demeurent importants. Même la capacité à les mobiliser peut être délicate.