(Agence Ecofin) – Au Ghana, l’objectif des 90% de participation locale sur l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur pétrolier avant 2020 ne sera pas atteint. C’est ce qu’indique une étude menée par le journal Ghana Business News, avec la participation de plusieurs experts et analystes locaux des questions pétrolières.

Selon l’étude, l’incapacité du pays à atteindre ce niveau dans la réalisation de la politique sur le contenu local est principalement due à une mauvaise exécution des directives et surtout à un manque de volonté politique. Elle déplore le manque d’efforts pour ouvrir le secteur aux entreprises locales, tandis que des entreprises étrangères avec les mêmes compétences opérationnelles sont de plus en sollicitées dans la sous-traitance par exemple.

Benjamin Nii Kpani Addy, directeur général adjoint de la Chambre de commerce et d’industrie de Sekondi-Takoradi, a déploré qu’aujourd’hui encore, on exige des jeunes entreprises locales de fournir un certificat d’autorisation fiscale avant de pouvoir soumissionner pour des contrats dans le secteur. Il a aussi regretté que la réglementation en vigueur dans le domaine porte un caractère « rétrograde », au vu de l’évolution des activités dans la chaîne de valeur sur le plan mondial.

En 2010, quelques mois avant le début de la première production, le gouvernement avait dévoilé un ambitieux texte sur le contenu local qui devrait atteindre sa cible en 2020. Moins d’un an plus tard, les acteurs de l’industrie locale affirment unanimement que le pays accuse un retard considérable par rapport à l’objectif fixé.

En mai dernier, Tullow Oil, l’un des plus grands producteurs de pétrole et de gaz du pays, a déclaré qu’il a attribué des contrats d’une valeur de 10,6 milliards de dollars à des firmes ghanéennes, depuis le début de la production de pétrole en 2010.