Alors que la demande en pétrole et en gaz sera décuplée dans les prochaines années, optimiser leur usage, investir dans les nouveaux carburants et les solutions alternatives sont devenus des urgences.

Le développement du secteur énergétique en Afrique se fera par le développement d’un mix énergétique, intégrant les énergies fossiles, notamment le pétrole et le gaz. Ces énergies fossiles polluantes constituent 85,2 % de la consommation mondiale d’énergie primaire en 2017, contre 85,5 % en 2016 selon le rapport Statistical Review of World Energy, publié par BP en juin 2018. Et près de 85 % des gaz à effet de serre issus du pétrole et du gaz sont surtout émis lors de l’usage final de carburants pétroliers et du gaz. Une bombe à retardement pour les pays d’Afrique où la demande pour ce type de produits sera décuplée dans les prochaines années, afin de couvrir les besoins des 2,5 milliards d’Africains en 2050.

L’Afrique serait-elle en mesure de s’assurer des sources d’approvisionnement en carburants propres ? L’on se souvient en 2016 du scandale du carburant frelaté et toxique, exporté en Afrique par des entreprises de courtage suisses. « La teneur en soufre dans ce type de Diesel, vendu dans les stations-service en Afrique, peut atteindre des niveaux 1 000 fois plus élevés que ceux autorisés en Europe », révélait le quotidien néerlandais Trouw. « Cette enquête a mis en cause Trafigura, Vitol, Addax & Oryx Group et Lynx Energy, qui, selon l’ONG suisse [Public Eye, ndlr], profitent de la faiblesse des standards pour vendre des carburants de mauvaise qualité au détriment de l’environnement et de la santé des populations d’Afrique », a dénoncé Mahaman Laouan Gaya, président de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO).

Un paradoxe pour des pays comme le Nigeria qui se retrouvent avec les carburants les plus toxiques, alors que le niveau de soufre du pétrole nigérian brut exporté, « Nigeria Bonny Light », est parmi les plus bas au monde. Producteur de 2 millions de barils par jour, le pays importe sa consommation interne, faute de raffineries locales. « Le mix énergétique prôné comporte une bonne part d’énergies fossiles. Nos pays doivent impérativement investir dans la transformation des hydrocarbures bruts pour couvrir leur demande interne et mettre fin aux importations », recommande Cyril Musila, universitaire et chef du département d’études doctrinales et de recherches stratégiques du CHESD en RDC.

La meilleure option : le gaz naturel liquéfié

Les pays africains ont aussi l’opportunité de suivre le rythme des innovations et d’investir dans les énergies moins polluantes comme le gaz naturel liquéfié pour lequel de nombreux projets sont en cours au Mozambique, au Sénégal, en Mauritanie, au Ghana, au Nigeria, et en Égypte. Le gaz naturel – l’énergie fossile la moins émissive – est  considéré comme la meilleure option pour apporter de l’énergie et lutter contre le réchauffement. Aux côtés des biocarburants durables, l’électricité basse carbone, le gaz naturel est l’une des principales options des majors pétroliers et gaziers pour réduire les émissions de CO2.

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