Le pays de la Teranga et la terre d’éburnie se disputent le titre de première puissance francophone d’afrique de l’ouest. Jeune Afrique analyse point par point cette rivalité, renforcée ces derniers mois par les découvertes pétrolières sénégalais

Le lion dans les pas de l’éléphant

Le pays de la Teranga et la terre d’éburnie se disputent le titre de première puissance francophone d’afrique de l’ouest. Jeune Afrique analyse point par point cette rivalité, renforcée ces derniers mois par les découvertes pétrolières sénégalaises.

L’entrée en production des champs gaziers découverts au large de Saint-louis, attendue en 2022, suscite une énorme attente au pays de la Teranga. Selon les estimations de Mamadou Faye, patron de la compagnie nationale Petrosen, le Trésor public sénégalais engrangera 128 milliards d’euros en trente ans. Du fait des projets extractifs en cours de développement, les économistes du FMI prévoient désormais une croissance annuelle moyenne de 7 % au Sénégal sur la période 2016-2020, contre 4 % entre 2010 et 2015, des performances inégalées depuis les années 1980 à Dakar. Alors les Sénégalais se prennent à rêver de rattraper leurs éternels rivaux ouest-africains et francophones : les Ivoiriens.

Sur les bords de la lagune Ébrié, où la croissance économique – de plus de 9 % par an entre 2012 et 2015 – semble avoir effacé les années de crise politique, on assure disposer de solides arguments pour garder une longueur d’avance : les richesses agricoles de Côte d’ivoire, la taille de son économie et de sa population – et notamment celle de sa classe moyenne –, l’importance de son secteur manufacturier, mais aussi ses capacités logistiques pour répondre aux besoins des pays de l’hinterland, Burkina Faso et Mali en tête.

Afin d’en avoir le coeur net, Jeune Afrique s’est livré à une analyse point par point pour départager ces pays en lice pour le leadership régional, menés par deux présidents qui se veulent stratèges du développement économique: Alassane Ouattara, un ancien directeur du département Afrique du FMI, et Macky Sall, géologue de formation qui mise beaucoup sur l’essor pétrolier. Au bout de cet exercice, il apparaît difficile au lion sénégalais, qui bénéficie de perspectives attrayantes, d’un climat politique plus apaisé et d’une administration plutôt efficace, de rattraper l’éléphant ivoirien, dont l’économie croît peu ou prou au même rythme, mais qui bénéficie de l’effet de taille. Le principal chantier pouvant hisser Dakar au même rang qu’abidjan, et lui conférer le titre de capitale régionale, c’est celui des infrastructures : ses port, rail, aéroport et routes ne sont pas encore au niveau de ceux de la capitale ivoirienne.

Source : Jeune Afrique