Le Programme alimentaire mondial et le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés ont tiré la sonnette d’alarme mardi, mettant en garde contre une éventuelle crise alimentaire qui pourrait se déclencher en Afrique de l’Est et particulièrement en Somalie. Ces agences onusiennes redoutent les effets de la sécheresse empêchant la pluie dans la zone.
Herve Verhoosel, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), a déclaré mardi, lors d’un point de presse organisé à Genève, que son institution «est très préoccupée par la possibilité d’une augmentation rapide de la faim et de la malnutrition en Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique si les longues pluies actuelles sont insuffisantes».

Présentant un aperçu d’une situation déjà grave, le responsable a indiqué que le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire, ayant besoin d’aide humanitaire en Ethiopie, en Somalie, au Kenya, en Ouganda et à Djibouti pourrait atteindre entre 14 et 17 millions en août prochain. Selon lui, les raisons derrière cette situation sont les catastrophes naturelles, notamment la sécheresse qui sévit depuis octobre dernier et les déficits pluviométriques observés pendant les mois d’avril et mai.

«L’impact principal du début tardif des pluies et du déficit pluviométrique prévu est que les terres cultivées seront réduites, que les agriculteurs et les négociants conserveront des stocks de nourriture, que les prix augmenteront en raison d’un approvisionnement limité et que les conditions de sécheresse augmenteront les besoins alimentaires de secours», a-t-il averti.

Nouvel appel à une aide internationale d’urgence
Même son de cloche du côté du HCR. Son porte-voix, Babar Baloch, a affirmé que le HCR demandait un soutien supplémentaire urgent pour aider les personnes déplacées en raison de la sécheresse en Somalie, ceci à la veille de la célébration de la Journée mondiale de l’environnement. Le constat est le même : l’insuffisance des pluies (inférieures à la moyenne) a provoqué une aggravation de la sécheresse dans de nombreuses régions du pays. «La dernière sécheresse survient juste au moment où le pays commençait à se remettre d’une sécheresse de 2016 à 2017 qui a entraîné le déplacement à l’intérieur de la Somalie de plus d’un million de personnes», a laissé entendre le responsable onusien.

«De graves conditions climatiques combinées à un conflit armé et à des déplacements prolongés pourraient pousser le pays dans une situation d’urgence humanitaire beaucoup plus grave», a-t-il ajouté partageant par la même occasion ses inquiétudes sur la montée des violences.
https://afrique.latribune.fr