Dans une tribune dans «Focus Stratégies», Benjamin Louvet, gérant Matières premières chez OFI Asset Management, a prévoit un contexte favorable pour la hausse de l’once d’or. L’endettement public élevé des pays occidentaux rendait improbable toute hausse des taux d’intérêt réels, ce qui constitue un élément de soutien pour une accélération du cours de l’once d’or sur le marché mondial, explique l’expert français.
En plein contexte économique douteux, plusieurs pays africains exportateurs de l’or pourraient bientôt se fier à ce métal pour faire relever leur balance commerciale. C’est ce qui ressort de l’analyse de Benjamin Louvet, gérant Matières premières chez OFI AM qui prévoit une hausse du cours de l’once d’or.

Dans une tribune, l’expert présente une corrélation entre les taux d’intérêt réels et le cours de l’or sur le marché mondial. Selon lui, alors que l’endettement public des économies occidentales est très élevé, toute hausse des taux d’intérêt réels reste «improbable». «La dette publique des Etats-Unis atteint désormais 105 % du PIB (elle ne ressortait qu’à 76 % en 2008) et devrait atteindre 135 à 140 % du PIB à horizon 2028. Ainsi, une hausse des taux d’intérêt réels rendrait insoutenable cette progression de l’endettement pour les finances publiques», rappelle d’abord Louvet. «Or, le maintien des taux d’intérêt réels à des niveaux proches de zéro est un facteur déterminant de soutien au cours du métal jaune sur la durée. Les banques Centrales augmentent leurs stocks d’or», soutient-il.

En effet, selon l’analyse de Louvet, l’attrait de l’or devrait se poursuivre durant les mois à venir. D’autant plus que la baisse des rendements aboutit à une situation où de plus en plus d’Etats, et même d’entreprises, émettent des obligations offrant des rendements proches de zéro -voire négatifs, y compris sur des échéances relativement longues- détaille-t-il.

Citant Jerome Powell, Benjamin Louvet indique que tout retour imminent à une politique de resserrement monétaire de la FED est impossible. «Ce qui pourrait se traduire par une hausse du cours de l’or dans les prochains mois», assure-t-il en ajoutant «qu’après un cycle de croissance parmi les plus longs de l’histoire, le dollar devrait avoir du mal à poursuivre sa progression. Et l’or présente généralement une corrélation négative avec le billet vert».

Forte accélération déjà à la fin 2018
L’accélération du cours de l’once d’or a déjà démarré fortement au quatrième trimestre 2018. Louvet explique que les Banques centrales ont effectué une ruée vers l’or, augmentant leurs achats de réserves et atteignant des niveaux record inédits au cours du demi-siècle dernier. «Ce marché voit même revenir à l’achat des acteurs comme les Banques centrales chinoise et indienne qui contribuent à dynamiser la demande financière pour le métal jaune», ajoute le gérant Matières premières chez OFI AM.

Rappelons que cette reprise du cours de l’once d’or fait suite à une stagnation du métal jaune sur le marché à des niveaux très bas. Le prix de l’once a ainsi connu une progression en octobre 2018 de 1,8% et en novembre 2018 de 0,6 %, avec un afflux des investisseurs. En décembre 2018, elle coûtait 1 250 dollars, soit un pic depuis 5 mois alors.
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