Le Nigéria va honorer ses dettes contractées auprès des compagnies pétrolières locales dans le cadre d’un programme de subvention aux carburants. La mesure a été approuvée ce jeudi 30 mai par le sénat nigerian qui donne son aval au pays pour s’acquitter de ces dettes de 129 milliards de nairas soit 422 millions de dollars.
Au total, le sénat nigérian a répertorié 67 entreprises qui recevront une partie du paiement de leurs arriérés sur leurs importations de carburant. Le Nigéria, premier producteur de pétrole en Afrique, s’efforce depuis des années de verser des subventions dans les délais aux importateurs de carburant destiné à la couverture de ses besoins locaux. Les flux de trésorerie plus limités depuis la crise pétrolière de 2014, à l’origine de la réduction des recettes tirées des exportations pétrolières, ont empêché le pays d’honorer ses engagements financiers auprès de ces fournisseurs.

Au cours des deux dernières années, la compagnie pétrolière nationale nigériane, la NNPC, a elle-même importé près de 90% de l’essence du pays, se substituant aux distributeurs privés. La différence entre les prix plafonds et les coûts internationaux des carburants rendent peu rentable l’importation de l’essence par les distributeurs privés. Premier producteur de pétrole brut d’Afrique, le Nigéria est caractérisé par des raffineries en mauvais état et son incapacité à satisfaire la demande intérieure de ses 200 millions d’habitants. Dans une tentative de réduire sa facture d’hydrocarbure, le pays a mis en place des mécanismes comme le paiement de ses fournisseurs en pétrole brut et non en dollars.

Le Nigéria à la recherche d’alternatives
Au tout début de ce mois de mai, le Nigéria a annoncé que 132 importateurs d’hydrocarbures raffinés ont soumissionné à ce programme d’échange permettant de payer les fournisseurs en pétrole brut et non en dollars. Rien que pour l’essence, la consommation nationale est d’environ 40 millions de litres par jour, alors que les quatre raffineries du pays disposent d’une capacité de raffinage de 445 000 barils/jour. L’appel d’offres pour les contrats d’un an, appelé «Vente directe, achat direct » (DSDP), a été lancé en mars 2019. La NNPC a prolongé les contrats de 2018 jusqu’au mois de juin prochain. Dans l’adversité le Nigeria innove. Il s’est récemment appuyé sur ces mécanismes d’échanges afin de se procurer du carburant, en particulier de l’essence, tout en optimisant les coûts.

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