Le projet de budget 2020 du ministère de l’Environnement et du Développement Durable est arrêté ce samedi à la somme de 25 375 562 412 F CFA. L’occasion a été saisie par le député Ousmane Sonko pour interpeller le ministre Abdou Karim Sall, comme beaucoup de ses collègues, sur la déforestation en Casamance et au nord du pays.

Sans langue de bois, Ousmane député de Pastef, a interpellé, comme beaucoup de ses collègues, ce samedi, le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Abdou Karim Sall, sur la déforestation en Casamance et au nord du Sénégal où le phénomène est nouveau. Selon lui, la forêt qui disparaît jour après jour, mérite plus de vigilance et de moyens. « Il faut mettre les moyens qu’il faut pour sauver cette forêt », a-t-il déclaré. Avant d’insister : « Vous ne pouvez jamais gagner ce combat si vous ne mettez pas les moyens qu’il faut ». Il s’exprimait lors du passage du ministre de l’Environnement à l’Assemblée nationale en marge de l’examen du projet de budget de son département, où il demande à l’État de mettre en place une politique d’anticipation afin d’endiguer ce phénomène. De son avis, « repiquer des arbres pour reverdir la forêt est plus difficile que la déforestation. Et mieux même réussi, on ne peut avoir la même qualité de forêt naturelle que reboisé ». Avant de s’interroger : « Pourquoi on ne met pas les moyens nécessaires ».
Le député et chef de fil de Pastef a profité de sa prise de parole pour souligner trois points essentiels qui gangrènent notre environnement à savoir : la salinisation des terres, la désertification et l’avancée de la mer. Concernant la brèche de Saint-Louis, ouverte en 2003 avec 4 m, et aujourd’hui est à 5 Km avec des conséquences drastiques et disparition de villages, des pertes en vies humaines de pêcheurs, le déclin du tourisme et la perte de la biodiversité, appelle le ministre à trouver des solutions. Parlant de l’avancée de la mer, qui concerne tout le littoral sénégalais pratiquement de Djembéring en Casamance à la langue de Barbarie à Saint-Louis, il appelle l’État à investir davantage dans cette lutte contre cet aléa climatique. « Pour Saint-Louis, il y a eu des solutions de fortune avec la construction d’une digue de près de 4 milliards qui a été emporté par la mer avant même sa réception », s’indigne-t-il. Tout en poursuivant : « Je demande ce que vous envisagez de faire, parce qu’on nous parlait d’un mur que vous devriez ériger avec la coopération française allant de Guet Ndar à Goxou Mbacc. Ce genre d’ouvrages pose beaucoup de préoccupations parce que le sable va se retrouver ailleurs. Et le projet destiné à lutter contre les inondations en milieu périurbain de Dakar et à Saint-Louis avec 121 milliards n’a rien réglé. Dans l’urgence, il y a des mesures à prendre pour notamment, sauver des vies humaines ».
Le projet de budget 2020 du ministère de l’Environnement et du Développement Durable qui est arrêté à 25 375 562 412 F CFA, a connu une baisse de 392 226 688 F CFA en valeur absolue et 2% en valeur relative par rapport au budget de 2019 qui s’élevait à 25 767 789 100 F CFA, au moment la lutte contre le plastique et la déforestation bat son comble.
Ce projet de budget est réparti en quatre parties. Il s’agir du programme de lutte contre la déforestation et la dégradation des terres, où les crédits sont arrêtés à 3 857 895 235 F CFA en autorisations d’engagement et à 8 972 723 643 F CFA en crédits de paiement, du programme de la conservation de la biodiversité et gestion des aires protégées, avec des crédits du programme fixés à 6 892 385 000 F CFA en autorisations et engagement et à 8 259 513 387 F CFA en crédits de paiement. Pour le programme de lutte contre les pollutions, nuisances et effets des changements climatiques, les crédits sont arrêtés à 22 444 804 248 F CFA en autorisations d’engagement et à 6 106 590 967 F CFA en crédité de paiement. Et enfin le programme pilotage, coordination et gestion administrative, où les crédits pour l’exercice 2020, sont arrêtés à 380 100 000 F CFA en autorisation d’engagement et à 2 036 734 415 F CFA en crédits de paiement.
Prenant la parole, Abdou Karim Sall s’est réjoui d’être devant la représentation nationale pour défendre non seulement le projet de budget de son département, mais de faire comprendre à qui veut que le secteur de l’environnement a toujours fait l’objet d’une attention particulière en raison de son caractère transversal et stratégique. Il a promis également d’user par tous les moyens pour le respect de l’environnement.
58 députés se sont inscrits à la plénière qui a commencé à 16 heures pour prendre fin à 23 heures 10 minutes.