Le Groupe Intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) organise, du 10 au 12 juin 2019, une réunion régionale conjointe secteur public-privé sur les questions émergentes de blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme (BC/FT).Ainsi les acteurs régionaux des secteurs public et privé réfléchissent pour la conjonction de leurs efforts d’ anti-blanchiment de capitaux et anti-financement du terrorisme.

Quant à M. Daouda Sembéne, directeur général du secteur financier et de la compétitivité, représentant le ministre des Finances et du Budget, il estime que le thème est d’une importance capitale pour la préservation de nos économies en général et de notre système financier en particulier contre la criminalité financière.

« Pour la région ouest-africaine, un véritable sujet d’attention est ainsi posé si l’on tient compte de la superposition et d’interaction entre 3 phénomènes à savoir : l’ampleur du crime organisé qui méconnait les frontières ;la menace terroriste entretenue par des financements d’origine licite et illicite ; sans oublier les liens désormais établis entre le crime organisé et le terrorisme ; le niveau soutenu de diversification de produits et services financiers, adoubé par les technologies et la forte demande en inclusion financière », dira M. Sembéne.
Il estime que la conjonction des efforts des secteurs public et privé, participe au décloisonnement de l’action des autorités d’enquêtes et de poursuites, longtemps et visiblement à tort, considérées comme les seules à devoir s’investir pleinement dans la lutte contre la criminalité financière sous toutes ses formes.

« La participation des acteurs privés au dispositif anti-blanchiment se traduit généralement par une contrainte car étant assujettis, ils sont placés en situation de devoir, à la fois, développer leur activité et répondre aux exigences de la loi pour participer pleinement à la prévention et à la préparation à la détection des transactions financières susceptibles d’être liées au blanchiment de capitaux ou au financement du terrorisme », dixit M. Sembéne.

Dr. Buno Nduka, directeur des programmes et projets du GIABA, souligne : « Le caractère transnational des crimes organisés, voire du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, exige une coopération et une coordination efficaces entre les autorités compétentes et le secteur privé, aux niveaux national et international. C’est dans ce contexte que le Groupe d’Action Financière (GAFI) demande aux pays, aux autorités compétentes, de coopérer aux niveaux national et international afin de prévenir efficacement l’utilisation abusive des systèmes financiers par des criminels ».

Mme Ramatoulaye Gadio Agne, présidente de la cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), affirme : « Nous sommes réunis pour un atelier d’une importance majeure au regard des enjeux actuels de la lutte contre la criminalité financière liés au développement fulgurant des nouvelles technologies et à l’apparition de la crypto monnaie. En effet, les progrès techniques, présentement bien intégrés dans l’offre de produits et services financiers ont vite été investis par les criminels financiers à des fins de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.
C’est la raison pour laquelle, le renforcement de capacités de l’ensemble des acteurs de la lutte, la sensibilisation et le partage sur les risques émergents sont devenus des moyens indispensables à la formulation de réponses appropriées à la criminalité financière ».