C’est dans un livre blanc de 55 pages que l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS/Jappo) a dressé un diagnostic de l’environnement des affaires au Sénégal. Il met en exergue les contraintes à l’expansion de l’entrepreneuriat dans le pays, de l’indépendance à nos jours. Et estime que malgré la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse), le pays est encore loin d’atteindre les objectifs fixés.

C’est un commentaire sombre des performances économique qu’a  livré le document produit par l’Unacois sur l’environnement des affaires au Sénégal. L’organisation revèle que depuis l’avènement du régime en place, les autorités étatiques ne cessent de soutenir que l’environnement des affaires est favorable aux investissements étrangers mais aussi à ceux relevant du secteur privé national. Pourtant, dans son livre blanc, l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) estime qu’en dépit des conditions favorables, les performances socio-économiques réalisées par le pays depuis 1960 sont restées médiocres. Selon le document, le taux de croissance du Produit intérieur brut par tête est resté presque inchangé depuis l’indépendance, l’incidence de la pauvreté est toujours très élevée, et la plupart des emplois générés par l’économie sont informels et précaires. En plus de ces goulots d’étranglement, les résultats présentés par le professeur Aly Mbaye révèlent que l’économie nationale est mollement diversifiée avec un faible niveau de complexité, et un panier de produits domine aussi bien la valeur ajoutée globale que les exportations. Poursuivant, le professeur souligne qu’une des raisons expliquant ces modestes performances de l’économie nationale est la faiblesse de l’environnement des affaires. Un climat qui empêche l’économie de croitre, de se diversifier et de créer des emplois. D’ailleurs, l’enquête indique que malgré l’adoption du Plan Sénégal émergent qui vise à faire sortir le Sénégal du cycle de croissance faible et de progrès insuffisant en matière de réduction de la pauvreté, le pays est encore loin des objectifs fixés. «Le secteur privé notamment les Petites et moyennes entreprises qui représentent 97 % des entreprises peinent à se développer. Or, ces entreprises sont au cœur du processus de croissance des pays actuellement émergents en raison de leur forte capacité de création de richesses, d’emplois et de conquête des marchés extérieurs»,fait remarquer le livre blanc.

Analysant l’impact des différentes réformes sur les performances économiques du pays, l’Unacois/Japporévèle que le pays est dans une dynamique de croissance faible et erratique. Car, beaucoup de pays avec lesquels le Sénégal partageait un héritage colonial tout aussi lourd, se sont frayés une trajectoire de croissance les ayant définitivement propulsés vers des branches de revenus plus élevées. En effet, contrairement au Sénégal, ces pays ont mis en place des politiques économiques appropriées. Ils ont ainsi, augmenté leur niveau de revenu par tête et transformé leur structure productive. Au Sénégal, les performances économiques n’ont pas suivi les réformes multiples et multiformes opérées pour le développement du pays depuis son accession à la souveraineté internationale. Pis, le livre blanc soutient qu’en dépit de ses politiques économiques, le Sénégal continue de céder du terrain sur le marché mondial, à ses concurrents internationaux.  Poursuivant, la même source alerte sur le fait que la dépendance du Sénégal de l’extérieur se creuse chaque année davantage, avec un déficit commercial qui ne cesse d’augmenter. «Les grandes entreprises créent très peu d’emplois alors que les Petites et moyennes entreprises qui sont capables de créer plus de 95 % de l’emploi total sont marginalisées», dénonce-t-on dans le livre blanc.

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