En Afrique, les mini-centrales solaires sont aujourd’hui le meilleur moyen pour électrifier rapidement et durablement les campagnes. Pour simplifier leur diffusion, des mini-grids solaires conteneurisés ont récemment été commercialisés. Schneider Electric explore ainsi le marché kényan, tandis qu’Aptech Africa a récemment développé ses activités au Soudan du Sud.
Si le nord du Continent et l’Afrique du Sud connaissent des taux d’électrification dépassant les 90%, l’Afrique subsaharienne est encore à la traîne en la matière. Selon les statistiques de la Banque mondiale, seuls 43% de la population y a accès à l’électricité. Avec de sérieuses inégalités, là aussi, puisque si la Côte d’Ivoire atteint 64% d’électrification, la RDC dépasse à peine les 17%, tandis que le Burundi plafonne à 8%.

Partout, les campagnes sont les moins bien reliées, notamment les plus isolées. Elles composent pourtant encore la majorité de la population en Afrique subsaharienne. Néanmoins, en raison de leurs faiblesses structurelles, les réseaux nationaux de distribution de l’électricité ne sont plus en mesure, seuls, de répondre à une demande en constante croissance.

Par ailleurs, les coûts exorbitants qu’engendreraient d’ambitieux chantiers de développement du réseau électrique semblent condamner le projet d’avance. Dans cette région du globe, les mini centrales solaires sont aujourd’hui le meilleur moyen pour électrifier rapidement et durablement les populations rurales, y compris les plus éloignées des centres.

Ces dernières années ont vu émerger bon nombre de projets, qui prévoient tous d’utiliser un ou plusieurs panneaux solaires -selon les besoins d’un foyer ou d’une communauté, tel un village-, afin d’apporter une énergie propre capable d’alimenter les quelques appareils électroniques dont disposent les villageois, mais aussi des pompes, des puits, ou encore de la petite mécanique utilisée par les artisans locaux.

Toujours plus de mobilité
De ces premiers kits solaires, parfois sommaires, sont nés des kiosques solaires, où l’on peut venir acheter de l’électricité. Et désormais, il existe même des mini-grids solaires conteneurisés. Ils présentent l’avantage d’être préfabriqués : la mini centrale est déjà installée, avec ses panneaux photovoltaïques, ses batteries et les câblages, le tout protégé des intempéries par un fuselage en tôle. Une fois livrés, ces conteneurs peuvent être rendus opérationnels très rapidement. Ils sont aussi facilement transportables.

Au Kenya, Schneider Electric vient de mettre sur le marché le Villaya Emergency, qui est prioritairement destiné à l’électrification des villages, mais qui peut également être utilisé dans des situations d’urgence, comme dans les camps de réfugiés d’Afrique de l ’Est. Le groupe industriel français estime que son système, d’une puissance de 10 MW, permet d’alimenter «un petit village, une entreprise, un centre de santé, ou une école».

Mais Schneider Electric n’est pas le seul sur ce marché d’avenir. Aptech Africa a également commencé à commercialiser ses mini-grids solaires conteneurisés. La société ougandaise a même un coup d’avance sur sa rivale française, puisqu’elle est déjà présente depuis plusieurs mois au Soudan du Sud. Aptech Africa a récemment équipé la station Eye Radio d’un mini-grid d’une puissance de 79 kWc. Elle est aujourd’hui devenue la première radio développement durable de Juba, la capitale, et même de tout le pays. Jusqu’alors, Eye Radio fonctionnait grâce à un groupe électrogène ! Parmi les autres entreprises qui proposent déjà de telles mini centrales solaires conteneurisées, on peut encore citer la Britannique Winch Energy, qui va prochainement construire une série de mini-grids solaires conteneurisés pour 24 communes de Sierra Leone, pour une production cumulée de 1,2 MW.

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