Pour éviter le crash d’une économie au bord du gouffre, le Zimbabwe a eu recours à des prêts garantis par sa production minière. Cette pratique risque de compliquer ses futures négociations avec les bailleurs de fonds pour la restructuration de sa dette de 8,8 milliards de dollars.
Blacklisté par les bailleurs de fonds classiques depuis plusieurs années, le Zimbabwe utilise ses ressources minières en garantit pour obtenir de nouveaux prêts. La pratique est susceptible de compliquer les futures négociations avec ses créanciers. L’analyse publiée ce lundi 3 juin émane d’un responsable du Fonds monétaire international. Depuis 20 ans, le pays d’Afrique Australe est privé de financements internationaux pour défaut de paiement de ses dettes. Le pays cumule des arriérés de 2,6 milliards de dollars vis-à-vis de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et de la Banque européenne d’investissement, lui faisant perdre toute crédibilité financière auprès des investisseurs.

« Dans ce contexte, le gouvernement a contracté des emprunts extérieurs à des conditions commerciales garanties par les exportations de minéraux », a déclaré Gene Leon, chef de mission du FMI au Zimbabwe à Reuters.

Pour assurer l’importation des produits de première nécessité, le Zimbabwe s’est appuyé au cours des cinq dernières années sur la Banque africaine d’exportation et d’importation (Afreximbank) afin d’obtenir des prêts adossés à sa production minière. « Si ces prêts peuvent aider les autorités à faire face à la crise économique et humanitaire en cours, ils peuvent également compliquer les négociations futures avec les créanciers extérieurs en vue de rétablir la viabilité de la dette », a affirmé à Reuters Gene Leon.

Perspectives moroses
Le pays confronté à des pénuries de dollar, de carburant et de médicaments fait également face à une inflation de 75,86% (en avril dernier), dans un contexte de hausses permanente des prix du carburant et des produits de première nécessité. Après les crises passées, l’année 2019 s’annonce tout aussi difficile. Les prévisions de croissance économique ont été révisées à la baisse à court terme en raison de la sécheresse et du cyclone qui a sévi dans les régions de l’est, selon le FMI.
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