Si, en 2008, 558 millions d’Africains n’avaient pas accès à l’électricité, en 2030, ce chiffre devrait passer à 652 millions, soit 18 % de plus. Dans ce contexte difficile et très contrasté d’un pays à l’autre, le développement des smart grids (réseaux électriques intelligents) représente une solution susceptible de changer la vie de millions de personnes et de transformer le paysage économique du continent.
Des objectifs ambitieux
Le continent africain dispose d’un contexte particulièrement propice au développement des technologies smart grids. Ainsi, parmi les objectifs fixés à l’occasion de la COP21, figurent une augmentation de la production du réseau par l’ajout de 160 GWh de nouvelles capacités d’ici à 2025 ou encore l’accès à l’énergie propre pour 130 millions de foyers.
La modernisation du réseau comme condition
La demande en énergie ne cesse de croître en Afrique, et la remise en état ainsi que la modernisation des réseaux vont représenter des investissements particulièrement importants durant plusieurs décennies. Le recours aux smart grids impliquerait notamment d’améliorer la gestion de l’énergie, de rendre le réseau bidirectionnel et d’offrir une meilleure qualité de service.
Une solution pour optimiser la gestion des réseaux et agir sur la qualité
Grâce aux réseaux intelligents, plus difficiles à pirater, les opérateurs pourraient réaliser d’importantes économies. Les smart grids permettent en effet de détecter immédiatement les problèmes et agir de manière ciblée, de diminuer la perte d’énergie dans les réseaux ou d’éviter les pertes non techniques liées à des problèmes de comptage ou de relève, entre autres. Le consommateur final bénéficie quant à lui d’une diminution des temps de coupure et d’une meilleure qualité de la fourniture de l’électricité.
Des solutions adaptées aux besoins des zones rurales
Pour les producteurs d’électricité et les opérateurs de réseaux, les smart grids offrent des solutions particulièrement adaptées aux demandes des personnes situées en zone rurale. Les micro grids permettraient notamment de profiter d’une production locale, et une production individuelle répartie pourrait même être envisagée pour les populations les plus isolées.
Selon l’Agence française pour le développement (AFD), la création d’un cadre réglementaire conditionne néanmoins l’engagement des opérateurs désireux de développer l’accès énergétique en zone rurale.
Des smart grids pourraient naître d’autres formes de production
Avec une nouvelle régulation du secteur de l’énergie en Afrique, l’autoproduction et la revente de l’excédent pourraient être envisagées. De même que l’accès au réseau à des producteurs privés indépendants.
Par ailleurs, le développement des smart grids faciliterait l’intégration des énergies renouvelables sur tout le continent.
L’avenir en marche
Si la transition énergétique reste une priorité, le travail technique ne fait que commencer. Demeurent des problématiques telles que les liens entre les anciens réseaux, souvent obsolètes, et les smart grids. D’autres challenges doivent encore être relevés en termes d’équipement d’une part, et de formation d’autre part, afin de pouvoir dépasser les contraintes et les transformer en opportunités.
(Source : https://afrique.latribune.fr)