A partir du 3 juin, du pétrole sera extrait du sous-sol du Turkana, dans le nord du Kenya, et transporté par camion jusqu’au port de Mombasa sur la côte. Un développement qui survient presque 30 ans après la découverte de pétrole dans cette zone et alors que le projet suscitait des tensions.
C’est un accord entre le gouvernement central et le comté du Turkana qui a débloqué la situation. Les revenus du pétrole seront partagés : 75% pour Nairobi, 20% pour le comté et 5% pour les communautés locales.
Ce compromis met fin à plusieurs mois de tension. Les habitants du Turkana craignaient d’être laissés pour compte. Certains menaçaient même de bloquer les convois de brut. A partir du 3 juin, 2 000 barils seront donc extraits chaque jour du bassin de Lokichar, et transportés par camion sur près de 1 000 km jusqu’au port de Mombassa. Dans 4 ans, les 750 millions de barils que renferme le sous-sol du Turkana commenceront acheminés jusqu’à la côte par un pipeline financé surtout par le groupe français Total.
Rentabilité incertaine
Selon un économiste, le projet a du sens, même s’il comporte des risques. « Ces exportations vont apporter des recettes qui aideront à recouvrer l’importante dette publique du pays. Mais à terme, un problème de rentabilité pourrait survenir », explique l’expert. En effet, le pétrole kényan est situé loin des côtes. Visqueux, il faudra le chauffer durant son acheminement. Il sera donc cher à exporter.
Par ailleurs, les réserves du pays sont trop faibles pour permettre à Nairobi de peser sur le secteur. Le Kenya sera donc à la merci des fluctuations du marché. « D’où l’intérêt de commencer à l’extraire maintenant, alors que les prix montent », indique un analyste.
(Source : http://www.rfi.fr/)