Tandis que seuls 6,4% de la population guinéenne avaient accès à l’électricité en 1990, un tiers du pays est désormais raccordé. Une réussite en grande partie due à l’hydroélectricité, qui représente déjà près de la moitié du parc électrique global du pays. Dans le cadre du programme d’électrification du pays, cette part va encore augmenter dans les prochaines années.
Le programme national d’amélioration de l’accès à l’électricité en Guinée commence à porter ses fruits. Alors qu’ils n’étaient que 6,4% en 1990, 33,5% des Guinéens sont désormais raccordés, selon les données de La Banque mondiale. Le parc électrique global du pays peut compter sur une capacité de production de 773,97 MW (dont 653,97 MW détenus par Électricité de Guinée, et 120 MW par des producteurs indépendants).
Si ces résultats sont encourageants, on est pourtant encore loin de l’objectif que s’est fixé ledit programme, à savoir l’électrification complète du pays d’ici 2030.
Pour l’atteindre, pas question d’investir massivement dans des technologies qui ont recours à des énergies fossiles. Elles ont en effet le double inconvénient de coûter cher, et de renforcer la dépendance du pays aux sources d’approvisionnement en hydrocarbures. Surnommée « le château d’eau de l’Afrique », en raison de ses nombreux cours d’eau, la Guinée mise plutôt sur une source d’énergie renouvelable, dont l’exploitation est non-polluante : l’hydroélectricité. Développée localement, elle permet par ailleurs de réduire le déficit énergétique du pays. A l’heure actuelle, près de la moitié de la production d’électricité est déjà d’origine hydraulique (367,6 MW).
Barrages à la chaîne
Selon les experts, avec un réseau fluvial cumulant 6 250 kilomètres, le potentiel hydroélectrique de la Guinée est de 7 000 MW. Ces dernières années, sous l’impulsion du président de la République, Alpha Condé, le pays s’est donc concentré sur ces immenses ressources en eau, et plus particulièrement sur le Konkouré.
Prenant sa source dans le massif du Fouta Djallon, dans le centre du pays, il parcourt 303 kilomètres avant de se jeter dans l’océan Atlantique au nord de Conakry. Idéalement placé à proximité des zones côtières fortement habitées, le fleuve compte désormais deux barrages en activité. Le premier, à Garafiri, fournit jusqu’à 80 MW, avec une production qui s’avère assez régulière.
Inauguré seize ans plus tard, en 2015, le barrage de Kaléta est beaucoup plus ambitieux. Construit par la China International Water & Electric, il dispose d’une puissance de 240 MW. Pour autant, ces deux installations ne suffisent pas à combler de déficit énergétique de la Guinée. Deux autres barrages sont donc actuellement en construction, toujours sur le fleuve Konkouré.
Situé en amont de Kaléta, le barrage hydroélectrique de Souapiti est l’un des plus grands chantiers de ce type en Afrique de l’Ouest. A sa mise en service, prévue pour fin 2019, sa puissance sera de 550 MW. Coût de l’opération : 1,2 milliard d’euros.
Enfin, la construction d’une quatrième retenue vient d’être lancée à Amaria. Financée par la société minière chinoise TBEA, leader dans l’exploitation de la bauxite en Guinée, il aura une capacité de 300 MW, et participera grandement au développement industriel de la région. D’autres projets sont également bien avancés, comme les barrages de Fomi, de Koukoutamba, et de Kogbédou-Frankonédou.
(Source : https://afrique.latribune.fr)