(Agence Ecofin) – Cette actualité ne fait pas trop de bruit, mais l’énorme bulle qui s’était constituée autour des cryptomonnaies semble ne plus vouloir arrêter de se dégonfler. L’effondrement de la valeur en dollars US du Bitcoin et de l’Etherium se poursuit, après des pics de valeur records atteints en fin 2017.
Pourtant, plusieurs avis parmi les acteurs économiques de la région, avaient caressé le doux rêve de voir les cryptommonaies, et la technologie de sécurisation de la blockchain devenir des alternatives aux monnaies nationales, notamment le CFA, considéré sous certains cieux comme un héritage colonial et l’instrument d’un nouvel asservissement.
En effet, à mesure que les cryptommonaies ont gagné la confiance dans plusieurs pays du monde, elles ont atteint une valeur globale de 391 milliards $ (plus que la valeur du stock d’or conservé à la Réserve fédérale américaine). On a espéré qu’elle apporte plus de stabilité et d’inclusion financière que la monnaie classique, émise par des banques centrales.
Une approche qui n’est pas totalement dénuée de fondement. Qu’elles soient alignées (comme le naira du Nigéria, le shilling du Kenya, le kwacha du Malawi, la livre égyptienne etc.) ou rattachées comme le franc CFA utilisé en zones CEMAC et UEMOA, les monnaies africaines résistent peu à la volatilité qui caractérise l’économie mondiale.
Les pays où la monnaie a un taux de change variable n’ont pas été plus épargnées. Dans des économies comme celles du Nigéria, de l’Angola ou de l’Egypte, qui importent eux aussi l’essentiel de leurs services et biens de consommation, la dévaluation de leurs instruments d’échange a stabilisé le système financier, mais a eu des effets pervers sur le pouvoir d’achat des ménages.
Dans une Afrique qui a pris une certaine avance sur la digitalisation des moyens de paiement, grâce notamment au Mobile Money et au nano-crédit, il y avait un grand espoir, que les cryptommonaies en général, et le bitcoin en particulier, serait la voie d’entrée naturelle vers une nouvelle ère monétaire. De ce côté-là aussi, la difficile question de la volatilité devra être résolue.