Un communiqué annonce le lancement d’un projet d’amélioration des systèmes nationaux de sécurité sanitaire des aliments au Sénégal et au Burkina Faso pour renforcer les capacités de surveillance intégrée et de réponse aux urgences dans les deux pays.

« Le Sénégal et le Burkina Faso, comme la plupart des pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), disposent de systèmes de Sécurité Sanitaire des Aliments (SSA) qui font face à de nombreux défis. Les maladies d’origine alimentaire y sévissent de façon récurrente et pèsent lourdement sur leurs systèmes de santé déjà fragiles et en déficit de ressources », note le document.

« D’après le document, cet état de fait est accentué par de nombreux facteurs parmi lesquels l’inefficience des systèmes de maîtrise des risques d’origine alimentaire, l’inadéquation des textes réglementaires par rapport aux risques émergents, la prolifération des aliments vendus sur la voie publique sans contrôle, le manque d’information et de sensibilisation des consommateurs ainsi que la mondialisation des échanges », renseigne le document.

Toujours d’après la source, dans le cadre d’une précédente intervention, entre 2015 et 2017, le projet «Renforcement de la capacité de surveillance, d’alerte rapide et de préparation à la gestion des urgences de sécurité sanitaire des aliments dans la région de l’UEMOA, et mis en œuvre au Sénégal» a permis au Sénégal d’élaborer un plan national de réponse aux urgences en matière de sécurité sanitaire des aliments (PNRUSSA). Le Sénégal dispose ainsi du premier plan de réponse aux urgences dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments en région africaine.

Pour permettre au Sénégal d’aboutir à une opérationnalisation effective de son PNRUSSA et de partager son expérience avec un pays de l’UEMOA, le projet «Amélioration des capacités de surveillance intégrée et de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments au Sénégal et au Burkina Faso» a été élaboré et lancé officiellement à Dakar, au Sénégal, le mercredi 8 août 2018.

«La mise en œuvre du PNRUSSA fait partie des activités prioritaires identifiées dans le cadre du renforcement des capacités de notre pays pour l’application du Règlement sanitaire international (RSI)», a souligné le Directeur de Cabinet du Ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Aloyse Wally Diouf, lors de la cérémonie de lancement d’après la source.
Rappelant que la Sécurité sanitaire des aliments fait partie des domaines techniques ciblés dans le RSI de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il a salué «la démarche multisectorielle de ce projet qui cadre avec la nouvelle approche «One Health, Une Seule Santé» destinée à renforcer les capacités des pays à prévenir et détecter les maladies infectieuses et à leur apporter des réponses appropriées quelles que soient leurs origines».

Organisé dans le cadre d’une visite d’expériences au Sénégal, l’atelier a permis aux représentants des ministères sectoriels ayant des prérogatives dans la gestion de la SSA (santé, agriculture, pêche, commerce et élevage) du Burkina Faso de partager l’expérience du Sénégal pour l’élaboration de leur plan national de réponse, dans le cadre d’une collaboration tripartite (Coopération Sud-Sud-Triangulaire).

Se réjouissant du choix porté sur son pays, le représentant du ministère burkinabé de la Santé, Koudougou Karim, a assuré que son pays veillera à «tout mettre en œuvre pour qu’un PNRUSSA soit élaboré au Burkina Faso sous le coaching du Sénégal et l’assistance technique de la FAO».
«Nous allons nous inspirer de l’expérience du Sénégal pour élaborer notre PNRUSSA que nous allons adapter au contexte burkinabé», a-t-il expliqué.
Développer la Coopération Sud-Sud pour des systèmes de surveillance pérennes
D’après la source, le projet pilote, mis en œuvre, entre 2015 et 2017, par la FAO sous la coordination nationale du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale et en partenariat avec les autorités compétentes des systèmes nationaux de sécurité sanitaire des aliments, a permis de renforcer les capacités des huit pays de l’UEMOA dans le domaine de la surveillance et de la préparation à la gestion des urgences de SSA.
Le projet a joué un rôle de précurseur et a impulsé plusieurs initiatives autour de la plateforme multisectorielle que constitue le Comité National du Codex Alimentarius (CNCA). Il a notamment permis de renforcer la collaboration multisectorielle, le partage d’informations entre les autorités compétentes des pays membres de l’UEMOA lors de l’analyse régionale des systèmes nationaux de SSA.
Au Sénégal, le nouveau projet vise l’opérationnalisation du PNRSSA, le développement de la surveillance intégrée (avec une approche «One Health») dans la sécurité sanitaire des aliments par l’initiation de plans de surveillance, une transcription des normes du Codex dans le corpus réglementaire et une meilleure sensibilisation des consommateurs. Au Burkina Faso, l’objectif est de renforcer le système national de sécurité sanitaire des aliments.
Le spécialiste de sécurité sanitaire au bureau régional de la FAO pour l’Afrique (RAF), Blaise Ouattara, a félicité le Sénégal pour les progrès accomplis au cours de la première phase du projet.

Il a souligné l’engagement du Bureau régional «à travailler étroitement avec les gouvernements des pays membres d’Afrique à travers leurs comités Codex pour soutenir les initiatives visant à promouvoir la SSA, en particulier les aspects liés à la gestion des urgences».
Dans la perspective de la coopération Sud-Sud, voire triangulaire entre le Sénégal, le Burkina Faso et le Grand-Duché de Luxembourg, le Chargé de Programme à la Représentation de la FAO au Sénégal, Cheikh Gueye, a, de son côté, estimé qu’«il sera stimulant pour les parties prenantes de la sécurité sanitaire des aliments des pays d’explorer un nouveau type de partenariat et de relever le défi de s’entraider». Ce, «pour améliorer la sécurité sanitaire des aliments en général et la préparation à la réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments» au Burkina Faso et au Sénégal.