Après la suspension de son programme pour la Sierra Leone en février dernier, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) approuve un nouveau plan de financement pour Freetown. L’objectif est de préserver la stabilité macroéconomique du pays, d’approfondir les réformes structurelles, d’améliorer le système éducatif pour réduire la pauvreté.
172 millions de dollars, c’est le montant approuvé par le FMI pour la Sierra Leone dans le cadre d’un nouveau programme de prêts afin d’aider le pays ouest-africain à lutter contre l’inflation croissante et une croissance économique morose. L’accord porte sur une période de trois ans et demi et intervient à la suite d’un précédent plan de financement de 240 millions de dollars. Ce dernier a été suspendu début 2018, en raison de réformes pénalisantes telles que la taxation de voitures de luxe importées et la suppression des subventions sur le carburant et le riz.
L’ancien programme s’articule autour de 3 axes. Il s’agit de «fournir un espace de financement à court terme pour financer les dépenses urgentes ; apporter une forte contribution à la réduction de la pauvreté et soutenir un ensemble de réformes structurelles à moyen terme, axées essentiellement sur la mobilisation des revenus domestiques, l’assainissement des finances publiques et la réforme du secteur financier», expliquait le FMI dans un communiqué de juin 2017. L’objectif était d’améliorer le déficit courant à moyen terme du pays à 18% du PIB, d’ici 2021, de réduire le gap budgétaire à 2,4 % des revenus primaires et de renforcer en 2018 l’accès du secteur privé au crédit local.
Aujourd’hui, le FMI veut réadapter le programme précèdent en y rajoutant des éléments supplémentaires.
«Les principaux objectifs du programme actuel sont de préserver la stabilité macroéconomique, d’approfondir les réformes structurelles et de faire progresser les programmes d’éducation pour le développement et de réduire la pauvreté du pays», a déclaré le FMI dans un communiqué du 30 novembre.
L’approbation du nouveau programme sera suivie d’un décaissement immédiat de 21,5 millions de dollars pour le pays de Maada Bio.
Dans le cadre de son accord avec le Fonds, le ministère des Finances et la banque centrale sierra-léonaise ont signé un mémorandum d’accord stipulant que le nouveau gouvernement, élu en avril, coopérera aux conditions du FMI en matière de dépenses budgétaires et de comptabilité.
«La conjoncture économique reste difficile, la croissance de la production continuant de se redresser après la perte récente d’extraction de minerai de fer et la réduction de l’activité dans les secteurs non miniers», a déclaré le représentant du FMI, Brian Aitken, lors d’une visite en Sierra Leone en octobre.
Le FMI s’attend à une croissance de 4% tout au plus et une inflation de 18% en 2018 pour le pays. Après la période d’embellie des années 2000, l’économie sierra-léonaise a connu des périodes difficiles dues à la chute des prix des matières premières et à la fièvre hémorragique Ebola sur la période 2014-2016. Actuellement, le pays est classé dans la catégorie des Etats à «risques élevés» de surendettement en raison du ralentissement économique.
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