La DIRECTION DE LA PREVISION ET DES ETUDES ECONOMIQUES (Dpee), dans son document : « Situation économique et financière en 2018 et perspectives en 2019 », prévoit une hausse de 6,3% de l’activité dans le secteur secondaire.

« Dans le secteur secondaire, l’activité resterait dynamique en 2019, à la faveur de la poursuite de l’exécution des projets structurants du PSE et de la vigueur des industries en rapport avec la mise en œuvre du PAP II de la stratégie d’émergence. L’activité du secteur est, ainsi, attendue en hausse de 6,3% en 2019 contre 6,0% en 2018. Elle profiterait, principalement, de la bonne tenue des sous-secteurs des extractives, des bâtiments et travaux publics (BTP), des matériaux de construction, de la fabrication de produits chimiques, de la fabrication de produits agro-alimentaires et de l’énergie », précise la Dpee.

Consolidation de 11,9% des activités extractives en 2019

« Au titre de l’année 2019, les activités extractives devraient se consolider de 11,9%, en liaison avec le développement de la filière phosphate/fertilisant. En effet, les ICS comptent renforcer la production de phosphate (2 millions de tonnes de phosphates). Dans le même sillage, la SOMIVA devrait atteindre sa pleine capacité de production (1.000.000 tonnes de phosphate). Pour ce qui est de la production de zircon, une accélération est attendue en 2019, avec l’exploitation dans les mines de Niafrang. Concernant la production d’or, elle se conforterait grâce à l’exploitation de nouveaux gisements notamment, ceux de Pétéwole, Niamia et Makabingui. L’encadrement des activités d’orpaillage renforcerait la production d’or », souligne la Dpee.

D’après la Dpee, dans la construction, l’activité serait marquée par la poursuite de l’exécution des grands travaux de l’État, en l’occurrence, l’autoroute Thiès-Touba, la deuxième section de la Voie de Dégagement Nord sur l’axe Cices-Golf, le pôle urbain de Diamniadio ainsi que la poursuite des programmes d’habitat social. Et à cet effet, le sous-secteur s’inscrirait en hausse de 8,9% en 2019 contre une hausse de 14,2% en 2018.

« En liaison avec l’évolution des BTP, le sous-secteur des matériaux de construction devrait rester dynamique malgré les perspectives sur le ralentissement de la demande étrangère. En effet, en rapport avec les exportations de ciment au Mali, la concurrence des pays tels que le Maroc, la Côte d’ivoire et l’Inde contribuerait à réduire davantage la demande étrangère sur ce produit. Au total, l’activité du sous-secteur est attendue en hausse de 4,1% en 2019 contre 7,5% en 2018 », renseigne le document.

Une hausse de 2,0% de l’activité de raffinage de pétrole attendue en 2019

« Pour ce qui est du raffinage de pétrole, l’activité est attendue en hausse de 2,0% en 2019 dans un contexte de faible repli des cours du baril de pétrole. En effet, les dernières prévisions du FMI (juillet 2018) tablent sur une contraction du cours du baril de 1,8% en 2019 contre une hausse de 33,0% en 2018. Ce repli devrait être profitable à l’activité de raffinage à travers un renforcement des importations d’huiles brutes de pétrole », note la Dpee.
Toujours d’après la source, dans la fabrication de produits chimiques de base, la trajectoire de relance observée depuis 2015, devrait se consolider avec une croissance attendue à 10,9% en 2019. Et la poursuite du programme de réhabilitation de l’outil productif de l’entreprise devrait permettre de rehausser le niveau de production d’acide phosphorique et d’engrais grâce à une bonne disponibilité du phosphate.

« La production d’engrais, pour sa part, serait, en partie, revigorée par les bonnes perspectives dans l’agriculture, sous l’impulsion de la volonté de l’État de renforcer la mise à disposition des intrants aux producteurs. Toutefois, la fabrication de produits chimiques devrait être amoindrie, par le repli de la fabrication de produits pharmaceutiques (-19,5%) et le ralentissement de l’activité dans la branche « savons, parfums et produits d’entretien » (+4,9% contre +6,9% en 2018) », renseigne la source.
S’agissant des industries agro-alimentaires, la Dpee souligne que l’activité des corps gras alimentaires s’améliorerait à la faveur des dispositions prises par les autorités pour un meilleur encadrement de la collecte de graines d’arachide et de la poursuite du redressement de SONACOS SA.

Et la source de préciser : « Ainsi, le sous-secteur des huileries progresserait de 9,6%, après une hausse de 8,5% en 2018. Dans la transformation et la conservation de viande, l’activité est prévue en hausse de 4,0% contre une progression de 3,5%, attendue en 2018, en liaison, avec la bonne orientation de l’élevage. Quant à la branche « transformation et conservation de poisson et mollusques », l’activité resterait sur une tendance haussière sous l’hypothèse d’un meilleur accès à l’intrant de base en rapport avec les débarquements de la pêche. Dans le même sillage, les sous-secteurs de la fabrication du riz décortiqué et farines, de la fabrication de sucre et de la fabrication de produits alimentaires céréaliers se renforceraient, respectivement, de 5,3%, 16,5% et 7,3% ».
D’après la Dpee, dans le sous-secteur de l’électricité, la réhabilitation des capacités de production de SENELEC sera poursuivie ainsi que l’élargissement du réseau de production d’électricité. Et le sous-secteur bénéficierait, par ailleurs, des avancées dans le domaine des énergies renouvelables, ainsi que de l’amélioration de la qualité de service.
« Les réalisations dans le programme d’électrification rurale et les investissements espérés dans le cadre du deuxième compact du Millenium Challenge Corporation (MCC) avec le Gouvernement des Etats-Unis d’Amérique seraient, également, profitables au sous-secteur. Ainsi, il devrait ressortir en hausse de 6,4% en 2019 contre 4,8% en 2018 », note-t-on dans le document qui poursuit : « Dans le domaine de l’eau, le niveau de production se conforterait, sous l’effet des investissements visant à rehausser davantage l’offre. La production de cette branche devrait également se renforcer avec la mise en service de nombreux forages dans le monde rural en rapport avec le PUDC. Par ailleurs, la mise en œuvre du projet de centrale d’énergie solaire de 8 Mw au suppresseur de Carmel et Forages de Pout contribuerait à réduire les pertes de production dues aux délestages et, ainsi, assurer une meilleure continuité du service. Dans ce contexte, le sous-secteur est, globalement, projeté en hausse de 4,8% en 2019, contre 2,8% en 2018 ».