Un premier bilan d’étape du projet de réduction de la facture d’électricité de l’Etat de 10% à 20% à l’horizon 2020, lancé en 2015, vient de confirmer des économies réalisées dans le cadre de ce programme. Ce dernier s’inscrit dans un plan global de développement et d’amélioration de la couverture d’énergie au Sénégal. Un pays où le coût de l’électricité reste parmi les plus élevés au monde.
Le Sénégal récolte les fruits du programme d’analyse, de suivi et de réduction des dépenses d’électricité du secteur public (SARDEC). Le dispositif a permis à l’Etat d’économiser 2,5 milliards de francs CFA, soit 4,32 millions de dollars sur la période de 2015 à 2018, a révélé Biram Faye, directeur de l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (AEME) au cours d’un entretien publié par le journal officiel sénégalais Soleil.
La poursuite du programme, qui a permis l’audition de 7 000 polices d’abonnement de l’Etat, soit 168 GWh/an pour une facture annuelle de 30 milliards de francs (environ 52,7 millions de dollars), devrait permettre au pays de la Teranga d’atteinte son objectif de réduire la facture d’électricité de l’Etat de 10% à 20 % à l’horizon 2020. Dans la continuité du programme, l’AEME annonce également l’audition de l’ensemble des universités publiques du pays au cours de cette année 2019.
Dans le sillage du plan Stratégique Senelec 2020
Ces mesures entrent dans le cadre du Plan stratégique de la Senelec à l’horizon 2020, baptisé Yessal. L’expression, en wolof, signifie rénover, transformer, reconstruire. «Nous souhaitons avec ce plan assurer notre mission première qui est d’apporter l’électricité à tous, clarifier nos relations avec nos clients à travers une meilleure prise en charge et l’innovation dans la gestion de cette relation, mais également être transparent dans la gestion de l’entreprise…», a déclaré le directeur général de la société nationale d’électricité du Sénégal ( Senelec), Mouhamadou Makhtar Cissé, dans sa lettre de déclaration de politique générale.
Le Sénégal intègre l’efficacité énergétique
Par ailleurs, l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie a souligné la mise en place d’éclairages économiques au niveau de 25 sites administratifs stratégiques comme des ministères, l’Assemblée nationale, la Primature, le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Un ensemble de mesures définies dans le plan stratégique 2020 de la Senelec, intégré dans le plan Sénégal émergence. Alors que le monde connait depuis plus d’une décennie de grandes initiatives pour la protection de l’environnement et la durabilité des politiques de développement, la société nationale d’électricité sénégalaise essaie d’intégrer ces initiatives dans sa stratégie de réponse à la demande.
«Jusque-là perçue comme l’apanage des environnementalistes, l’efficacité énergétique constitue aujourd’hui une véritable solution pour répondre à la demande, cela se matérialise par l’intégration de centrales électriques virtuelles», explique la société publique dans son plan stratégique 2020.
Insuffisances endémiques en électricité
En dépit de ces efforts, le secteur de l’énergie sénégalais est confronté à plusieurs difficultés d’ordres techniques, opérationnels, réglementaires et institutionnels. Ces dernières, à des degrés divers, impactent tous les sous-secteurs, dans un environnement caractérisé par une hausse continue de la demande. L’énergie pèse fortement sur les ménages, les entreprises et, plus généralement, l’attractivité économique du Sénégal, où son coût figure parmi les plus élevés au monde.
Aujourd’hui, le pays a réduit les délestages par manque de production, mais la clientèle sénégalaise reste exposée à des indisponibilités provenant essentiellement des incidents de réseau. Aussi, les plans de développement et d’extension de la couverture énergétique sont sujets à des menaces relatives à la volatilité des cours du pétrole, à la recrudescence du vandalisme et aux défauts de paiement de certains clients.
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