La Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), dans son document intitulé : « Point mensuel de conjoncture, décembre 2018 », constate une hausse modérée des ressources budgétaires en décembre 2018.

« Au cours de l’année 2018, la gestion budgétaire a été marquée par une hausse modérée des ressources budgétaires accompagnée d’une exécution satisfaisante des dépenses publiques. En effet, les ressources mobilisées en 2018, estimées à 2383 milliards, ont légèrement augmenté (+0,3%) tandis que les dépenses totales, évaluées à 2906,8 milliards, se sont confortées de 6,1% en glissement annuel. Au total, le déficit budgétaire est estimé provisoirement à 523,8 milliards contre 362,2 milliards un an auparavant », renseigne la Dpee.
D’après la source, les ressources globales sont composées de recettes budgétaires (2091,5 milliards), de dons (256,5 milliards) et des ressources du FSE (35 milliards). Et en glissement annuel, elles sont quasi stables (+0,3%) du fait d’un accroissement modéré de 0,5% des recettes budgétaires et d’une baisse de 3% des dons.

« La hausse modérée des recettes traduit une progression de l’impôt sur le revenu, des droits de douane et de la TVA intérieure hors pétrole, contrebalancée par la baisse de l’impôt sur les sociétés, du fonds de sécurisation des importations des produits pétroliers (FSIPP) et des recettes non fiscales. En effet, en 2018, l’impôt sur le revenu (347,6 milliards) et les droits de douane (694,5 milliards) ont respectivement progressé de 14,3% et 7% alors que les droits de douane mobilisés ont porté sur la TVA à l’importation, les droits de porte et la nouvelle taxe sur les exportations d’hydrocarbures en soutes pour des montants respectifs de 404,1 milliards, 289 milliards et 1,4 Md. S’agissant à la TVA intérieure, elle s’est renforcée de 10,3 milliards pour s’établir à 298 milliards (montant net des certificats de détaxe estimés à 42,3 milliards en 2018, soit le double du montant observé en 2017). Par ailleurs, les droits d’enregistrement (53,2 milliards) et les taxes sur les activités financières (62,5 milliards) se sont respectivement consolidés de 9,1% et 12,9% », précise la source.

Et la Dpee de préciser : « En revanche, les recettes non fiscales, l’impôt sur les sociétés et le FSIPP se sont inscrites en baisses respectives de 39,5%, 1,6% et 34,2% pour se situer à 143,2 milliards, 188,6 milliards et 17,3 milliards. Le repli des recettes non fiscales est attribuable aux dividendes et les autres recettes diverses tandis que la Contreperformance de l’impôt sur les sociétés est liée les importants programmes d’investissements mis en œuvre dans les secteurs des télécommunications et minier ».

S’agissant des dépenses, la Dpee estime qu’elles ont augmenté de 6,1% en variation annuelle pour s’établir à 2906,8 milliards en 2018. Cette progression reflète la hausse de la masse salariale et des intérêts sur la dette, partiellement contrebalancée par la contraction des dépenses d’investissements sur ressources internes.

Toujours d’après la Dpee, en effet, la masse salariale et les charges d’intérêts sur la dette ont enregistré des hausses au même taux de 13,8% pour s’établir respectivement à 683 milliards et 266,2 milliards. Et la progression de la masse salariale est imputable à l’amélioration de la rémunération apportée aux personnels de l’éducation et de la santé ainsi qu’à l’apurement des rappels alors que la hausse des intérêts est liée aux différents emprunts. Et dans la même veine, les autres dépenses de fonctionnement (fournitures, entretien, transferts et subventions), estimées à 898,4 milliards, se sont renforcées de 8,5% comparativement à l’année 2017.

« A l’inverse, les dépenses en capital se sont légèrement repliées de 1,7% pour s’établir à 1059,2 milliards. Ce repli est imputable principalement à la réduction des investissements financés sur ressources internes. En effet, ces derniers sont passés 620,5 milliards en 2017 à 542,2 milliards estimées en 2018, soit une baisse 12,6%. Cette situation a permis de dégager un espace budgétaire pour accélérer l’exécution des dépenses en capital financés sur ressources extérieures. Ces dernières, estimées à 517 milliards, se sont, ainsi, accrues de 60,4 milliards ou 13,6% sur la période », note la Dpee.
M/DIA