(Agence Ecofin) – La croissance éthiopienne devrait se maintenir autour de 8% pendant les prochaines années, grâce aux investissements dans les infrastructures. C’est ce qu’a indiqué l’agence de notation Moody’s dans un récent rapport publié sur le pays.

L’institution indique que la croissance du pays d’Afrique de l’Est a été largement tirée ces dernières années par les investissements dans le secteur des infrastructures. Entre 2009 et 2018, elle a atteint en moyenne 10%.

Ces investissements infrastructurels entrent dans une stratégie de l’Etat visant à diversifier une économie longtemps dépendante de ses exportations de café et d’or. Pour cela, le gouvernement a augmenté les investissements d’infrastructure dans les secteurs du transport et de l’énergie.

La construction du barrage de la grande renaissance prévue pour être complètement opérationnelle d’ici 2021, devrait permettre au pays de devenir l’un des plus gros exportateurs d’électricité en Afrique.

D’après Moody’s, la mise en service de la ligne ferroviaire Ethiopie-Djibouti, permettra une réduction des coûts de transport de près de 50% et la diminution des coûts globaux de transaction de l’économie éthiopienne de près de 20%.

D’ici 2020, le pays a annoncé vouloir atteindre 200 000 km de réseau routier. Entre 1991 et 2018, celui-ci est d’ailleurs passé de 19 000 km à 121 171 km de routes, d’après les chiffres du ministère en charge du réseau routier.

Ces investissements devraient également permettre de supporter un secteur industriel en plein développement. Ces dernières années, le gouvernement a développé une stratégie visant à faire du pays, l’un des pôles industriels du continent en se basant notamment sur l’industrie textile.

« Avec la liaison de transport en place et une offre excédentaire d’électricité dans le pays, les parcs industriels situés le long des voies ferrées sont devenus un lieu attrayant pour les investissements des entreprises multinationales.», révèle Moody’s.

Néanmoins, l’institution indique que le pays classé dans la catégorie B1-stable, reste vulnérable à plusieurs facteurs. Il s’agit entre autres de la faiblesse des réserves de change, du niveau de la dette publique libellée en devises étrangères et des risques de tensions géopolitiques dans la corne de l’Afrique.