Selon l’Indice de l’intégration régionale africaine (ARI) qui a publié son rapport samedi 23 mars à la Conférence des ministres qui s’est déroulé au Maroc, l’intégration régionale en Afrique demeure faible, malgré le soutien politique apporté au projet de Zone de libre-échange continentale (ZLEC). Le rapport pointe le lourd déficit en infrastructures de l’Afrique comme un obstacle majeur au commerce intra-régional.

Samedi 23 mars. C’est la date qu’a choisi l’Indice de l’intégration régionale africaine (ARI) pour publier son rapport 2019. Un rapport qui révèle que l’intégration régionale en Afrique demeure toujours faible. Et ce, malgré le soutien politique apporté au projet de Zone de libre-échange continentale (ZLEC) et le lancement en 2016 du passeport biométrique africain ainsi que le Protocole de l’Union africaine sur la libre circulation des personnes.

Ce rapport qui pointe du doigt une faible capacité productive, des coûts de production élevés et de lourds déficits en infrastructures, estime qu’«il faut encore franchir plusieurs obstacles importants pour réussir à faire porter à 25% le commerce intra-africain d’ici 2023 par rapport aux 15-18% estimés aujourd’hui».

Il indique que les nombreux défis qui affectent la compétitivité africaine sont amplifiés par l’existence d’un grand nombre de petits marchés et de 16 pays enclavés. « Nous ne pouvons pas dissimuler ces défis », a déclaré Leïla Mokadem, représentante de la Banque africaine de développement (BAD) au Maroc. En revanche, il est important, affirme-t-elle, de souligner le fait que nous devons faire des changements pour que l’Afrique progresse.

Critères d’intégration
Dans ledit rapport, l’Afrique du Sud s’est révélée championne continentale de l’intégration régionale tandis que le Soudan du Sud a été cité comme le pays le moins intégré sur la base des cinq critères ayant permis d’évaluer les politiques d’intégration régionale, à savoir l’intégration du commerce, du développement des infrastructures régionales, de l’intégration productive, de la libre circulation des personnes et de l’intégration macroéconomique.

Sur le plan régional, c’est la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) qui arrive en tête du peloton des régions les plus intégrées du continent. « L’important déficit des infrastructures sur le continent demeure un obstacle majeur au commerce intra-régional », a indiqué le rapport qui précise d’ailleurs que « l’intégration dans les services a contribué à plus de 53 % du PIB du continent ».

Cependant, le rapport 2019 sur l’Indice de l’intégration régionale africaine regrette la lenteur des pays africains dans la ratification du protocole sur la libre circulation des personnes signé en mars 2018 par 27 pays africains. Une lenteur qui persiste malgré le lancement en 2016 du passeport biométrique africain et le Protocole de l’Union africaine sur la libre circulation des personnes.

Précisons que le projet de Zone de libre-échange continentale (ZLEC) est un accord commercial conclu entre les 49 Etats membres de l’Union africaine visant à créer un marché unique avec la libre circulation des personnes et une monnaie unique.

https://afrique.latribune.fr