Alors que le Royaume-Uni avait déjà engagé un important programme d’aide à l’accès à l’énergie propre en Afrique, il vient d’annoncer vouloir l’augmenter d’un montant de 34 millions de dollars. Ces investissements seront essentiellement tournés vers les énergies renouvelables.
Si le Royaume-Uni semble de plus en plus s’éloigner de l’Europe, notamment en raison des conséquences d’un probable Brexit dur, il renforce en revanche son rapprochement avec l’Afrique. Le pays a ainsi récemment dévoilé avoir augmenté le montant de son aide pour le développement des énergies propres sur le continent. Harriett Baldwin, la ministre d’État britannique à l’Afrique et au développement international, a annoncé qu’une enveloppe de 34 millions de dollars supplémentaires -soit environ 30 millions d’euros- sera prochainement débloquée. Elle permettra d’améliorer le financement du programme britannique de transformation de l’accès à l’énergie en Afrique, qui bénéficiera alors d’un budget global de 130 millions de dollars, ce qui représente un peu plus de 114 millions d’euros.

Cette aide s’inscrit dans l’engagement pris par le Royaume-Uni lors de la COP 24 (qui s’est tenue à Katowice, en Pologne, du 2 au 15 décembre derniers), afin de soutenir le développement des énergies propres en Afrique subsaharienne. Avec ce nouvel apport financier, le programme de modernisation et de développement est certain d’avoir les capacités de financement suffisantes pour mener ses projets à bien jusqu’en 2024. D’ici-là, les autorités britanniques auront eu le temps de faire un nouveau point sur l’état d’avancement de l’accès à l’énergie propre pour tous en Afrique.
Soutenir aussi l’investissement privé
Cette aide supplémentaire, de même que l’ensemble des moyens mis à contribution dans le cadre du programme de soutien britannique, servira essentiellement au financement de projets ayant recours aux énergies renouvelables (mini-réseaux, installations solaires, bioénergie…). L’un des principaux secteurs visés est le off grid, qui promet d’offrir un accès à l’électricité là où les réseaux classiques se révèlent incapables de le faire, sauf au prix d’investissements en infrastructures dont les coûts sont souvent exorbitants.

Dans ce domaine, l’un des objectifs secondaires du programme est de relier ces mini-réseaux off grid entre eux, afin de palier, dans la mesure du possible, l’intermittence des énergies renouvelables (en particulier pour le solaire et l’éolien). Depuis 2011, grâce aux programmes financés par le Royaume-Uni, ce ne sont déjà pas moins de 17 millions d’Africains qui ont ainsi pu enfin avoir accès à une énergie propre. Et les choses ne devraient pas en rester là. Alors que sa sortie de l’Union européenne paraît désormais inéluctable, le Royaume-Uni table sur une expansion de ses aides, mais aussi et surtout de ses investissements privés dans les pays en développement.

Si les pays du Commonwealth sont les premiers à avoir été approchés par l’ancienne métropole, l’Afrique subsaharienne retient tout particulièrement l’attention du gouvernement de Sa Majesté. En octobre 2018, Perry Mordaunt, secrétaire d’État au Développement international, estimait même que, devant l’insuffisance de l’investissement étatique ou supra-étatique, cette politique de soutien aux investissements privés était la seule qui permettrait d’atteindre les 17 objectifs de développement durable fixés par les Nations-Unies, pour la période 2015-2030.
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