Au cours de ces vingt dernières années, l’industrie pharmaceutique en Tunisie a suscité un plus grand intérêt de la part des acteurs économiques, se traduisant par une croissance annuelle de 11% sur ladite période. Le département ministériel en charge du secteur annonce une future stratégie pour tenter de relever les défis qui pourraient entraver un plus grand essor de cette industrie génératrice de recettes à l’export.
Les activités de recherche, de fabrication et de commercialisation de médicaments pour la médecine humaine ou vétérinaire en Tunisie n’auront jamais été aussi intenses. «L’industrie pharmaceutique tunisienne a enregistré une croissance annuelle spectaculaire de 11% au cours des deux dernières décennies», a déclaré Sonia Ben Cheikh, ministre tunisienne de la Santé par intérim, rapporte Xinhua. Elle s’exprimait hier, mardi, à l’ouverture de la deuxième édition du Forum médical des industries pharmaceutiques qui se tient à Tunis ces 27 et 28 août sous le thème : «L’industrie pharmaceutique en tant que pilier de la santé».
Vers une nouvelle stratégie à l’export
L’industrie pharmaceutique tunisienne compte 43 usines pharmaceutiques -employant quelque 6 500 personnes- dont la dernière en date a été inaugurée le 17 juin dernier par le groupe tunisien Saiph et dédiée essentiellement à la fabrication de médicaments injectables lyophilisés et ophtalmiques stériles.
Sur les trois dernières années, la Tunisie a comptabilisé 300 millions de dinars d’investissement dans cette industrie, selon la ministre. Ce qui traduit une hausse importante de l’investissement dans ces activités, puisqu’il y a vingt ans, les investissements cumulés de 1989 à 1999 (soit dix ans) n’atteignaient que 140 millions de dinars, selon un rapport sur le secteur pharmaceutique tunisien présenté à l’ONU en 2003. Désormais, le pays veut plus que jamais mettre l’accent sur l’export.
«Mon ministère s’emploie activement à renforcer l’exportation de médicaments fabriqués en Tunisie par la mise en œuvre d’une stratégie nationale adéquate et efficace en la matière», a annoncé Ben Cheikh.
Historiquement, la Tunisie exporte ses produits pharmaceutiques en Afrique, au Moyen-Orient et dans les pays de la Méditerranée. En 2018, les autorités parlaient de 100 millions de dinars d’exportations par an. Une performance encore loin des 160 millions projetés pour 2016 dans l’étude de positionnement stratégique des industries pharmaceutiques publiée sur le portail de l’industrie tunisienne.
Défis
L’industrie reste toutefois très active. Les opérateurs nationaux tentent autant que possible de mobiliser les financements, souvent à l’international. C’était le cas récemment du laboratoire Teriak qui a obtenu un prêt de 3,9 millions de dinars de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) pour financer son expansion.
Néanmoins, le secteur fait face actuellement à certaines difficultés qui constituent de véritables défis pour le ministère de tutelle, auxquels la stratégie à venir devrait répondre, notamment les pénuries de médicaments. De plus, le secteur crie à l’urgence pour revigorer le géant de l’industrie locale, la Société des industries pharmaceutiques de Tunisie (SIPHAT) -entreprise publique- dont les indicateurs sont dans le rouge. Au terme du premier semestre 2019, son chiffre d’affaires affiche une baisse nette de 23%, à cause principalement de la chute du volume de ses exportations.
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