Ce sont entre autres les résultats de la 7e conférence TICAD qui prend fin ce vendredi à Tokyo. L’Etat japonais a signé un accord de cofinancement de 3,5 milliards de dollars avec la Banque africaine de développement (BAD) visant à appuyer le secteur privé continental, tandis que MUFG Bank, une des plus importantes banques du pays a signé avec la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) pour le financement conjoint des échanges commerciaux.
Le Japon est décidé à avoir une place de choix dans les sphères économico-financières des pays africains. C’est dans ce cadre qu’en marge de la 7e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) qui prend fin ce 30 août à Tokyo, l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) a signé un accord de cofinancement de 3,5 milliards de dollars avec la Banque africaine de développement (BAD). Cet accord s’inscrit dans la continuité de l’Initiative de l’assistance renforcée au secteur privé (EPSA) lancé par les deux parties en 2005 et qui a connu depuis trois phases dont la dernière s’achève fin 2019.

Electricité, transports et santé, les priorités de l’EPSA4
Qualifiant ce partenariat de «fort et percutant», le président de la BAD, Akinwumi Adesina, appuie : «EPSA aide à fournir le soutien indispensable au secteur privé».

La nouvelle enveloppe qui consacre donc l’EPSA4 sera débloquée à raison de 1,75 milliard de dollars pour chacun des partenaires sur la période 2020-2022. Dans cette quatrième étape, la priorité sera accordée aux entreprises des secteurs de l’électricité, des transports et de la santé. S’appuyant sur les succès remportés jusqu’à présent, le Japon et la Banque ont décidé d’améliorer EPSA, en qualité et en quantité, afin de répondre aux besoins financiers en matière de développement des infrastructures et du développement du secteur privé en Afrique», a déclaré le ministre japonais des Finances, Keisuke Suzuki.

La MUFG Bank en appui aux entreprises commerciales
Outre l’EPSA4, le business africain obtient un autre appui financier à travers le nouveau partenariat également signé en marge du TICAD entre le géant japonais MUFG Bank et la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank). Aucun montant exact n’a été avancé en ce qui concerne cet accord, en revanche, bien qu’il va multiplier les possibilités de financement pour les entreprises africaines opérant dans le commerce intra et extra africain, l’accord est une bonne base pour la banque japonaise d’accroître son influence régionale. Un objectif qu’elle ne cache d’ailleurs pas :

«MUFG cherche à renforcer sa présence à travers l’Afrique grâce à des opportunités innovantes. Ce protocole d’entente avec Afreximbank est parfaitement chronométré», a expliqué Takanori Sazaki, responsable de la région EMEA chez MUFG, soulignant l’intérêt des entreprises japonaises pour le Continent qui le voient «de plus en plus comme une nouvelle frontière».

Un engouement qu’Afreximbank juge opportun pour les entreprises africaines qui bénéficieraient ainsi de l’expansion de MUFG Bank sur leurs marchés domestiques. Le président de la Banque panafricaine, Benedict Oramah, a relevé la réciprocité de ce partenariat, soulignant que l’accord permettrait également à MUFG Bank «d’étoffer son offre aux entités japonaises à la recherche de débouchés commerciaux en Afrique».

L’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et MUFG Bank dealent avec l’Afrique depuis de longues décennies. En charge de la coordination de l’aide publique au développement du Japon, la JICA œuvre en Afrique dans divers domaines. Née en 2006 de la fusion entre The Bank of Tokyo et Mitsubishi et UFJ Bank, l’activité de MUFG Bank remonte, quant à elle, à 1926 lorsque la Yokohama Specie Bank, un précurseur de MUFG, a ouvert un bureau en Égypte. Depuis lors, la banque japonaise s’est également offert un pied-à-terre en Afrique du Sud.

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