Dans un contexte économique défavorable, le secteur privé kényan a enregistré une baisse de ses activités à son plus bas niveau depuis mai 2019. En cause, les impayés de l’Etat aux entreprises, alors que celui-ci a placé le secteur privé au cœur de son programme de développement.

Plombée par des difficultés de trésorerie, l’activité du secteur privé kényan a enregistré en août son plus bas niveau depuis mai dernier. Selon des données officielles publiées ce mercredi 3 septembre, le secteur privé au Kenya est notamment confronté aux arriérés de paiements étatiques, aggravés par le difficile accès au crédit du à la limitation des taux des prêts aux entreprises, en vigueur depuis fin 2016. Une situation à l’origine de la baisse de l’indice des achats (PMI) Markit Stanbic Bank des produits manufacturés et des services. Celui-ci est passé de 54,1 en juillet à 52,9 points en août, alors qu’en mai, son plus faible niveau s’est établi à 51,3 points. Une très faible hausse, sachant que toute lecture de l’indice supérieure à 50 indique une croissance.

Facteurs défavorables aux entreprises
Dans un rapport publié le 3 juillet dernier, le PMI alerte sur les risques liés aux difficultés de trésorerie. Au Kenya, les entreprises dénoncent régulièrement cette situation ainsi que les difficultés de l’Etat à honorer ses dettes vis-à-vis du secteur privé. Lors de la présentation du budget 2019-2020 en juin dernier, le ministre des Finances Henry Rotich avait déclaré que l’Etat allait payer 10,9 milliards de shillings à ses fournisseurs à la fin du même mois

«Pour assurer une croissance inclusive, des réformes urgentes doivent être menées pour améliorer l’accès des entreprises au crédit, en plus d’un plan cohérent pour solder les arriérés dus au secteur privé», a détaillé Jibran Qureishi, économiste régional pour l’Afrique de l’Est, dans une déclaration à Reuters.

Après une croissance de 6,1% en 2018 selon les chiffres officiels, le Kenya s’attend à un taux de 6,3% en 2019. Selon le chef de l’Etat, Uhuru Kenyatta, cette hausse sera portée par le programme Big four, son plan de développement. L’objectif est d’accélérer la croissance économique en s’appuyant sur quatre grands secteurs : l’agriculture, l’industrie manufacturière, la santé et l’accès au logement.

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