Le Projet d’appui au développement de l’entreprenariat féminin et de l’emploi des jeunes (Padef-EJ), en partenariat avec le Collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes), a organisé un atelier d’information et de sensibilisation sur la finance islamique, ce mercredi 11 octobre 2019. D’après M. Mansa Kali Dontan Oualy, coordonnateur du PADEF-EJ a tenu à préciser que le Padef-EJ a financé 183 projets financés en 2 ans pour un montant de 200 millions de F CFA.
« En moins de 2 ans, nous avons financé 183 projets pour un montant de plus de 200 millions. Toujours avec le mécanisme de la finance islamique à travers le produit qu’on appelle le « Moudarabakha » où en réalité, il y a moins de circulation fiduciaire. Donc la promotrice ne touche pas du cash. Elle amène la facture pro-forma et c’est l’institution de microfinance qui règle le fournisseur. Cela a l’avantage pour éviter le détournement d’objet parce que ce que l’on a constaté avec la finance conventionnelle, il y a très souvent des détournements d’objet, c’est-à-dire qu’on finance la femme, on lui donne l’argent, elle va faire autre chose que l’objet initial prévu par le financement », a souligné M. Mansa Kali Dontan Oualy, coordonnateur du PADEF-EJ.
D’après le coordonnateur du PADEF-EJ, après 2 ans, ils peuvent mieux faire. Et il estime que c’est une nouvelle thématique.
Et M. Oualy de souligner : « Il y a beaucoup de contraintes au niveau de l’offre, au niveau des institutions de microfinance parce que les personnels ne sont pas suffisamment formés , il y a des contraintes au niveau du système d’information de gestion des FSD pour prendre en compte ce nouveau mécanisme de financement mais comme je l’ai dit du côté de la demande de la population, elles n’ont pas suffisamment appréhender ce concept-là, donc, il faut beaucoup de sensibilisation, beaucoup d’efforts, d’informations qu’on compte faire dans les mois à venir pour booster un peu l’absorption de la ligne de financement qui est encore assez insuffisante vue le potentiel de l’entreprenariat féminin qu’on a dans nos régions d’intervention ».
Il a tenu à préciser que la ligne de refinancement est de 4 milliards mis en place par la BID (Banque Islamique de Développement) et ils ont utilisé le canal de trois institutions de microfinance pour financer les femmes et les jeunes mais sur ce montant global-là, ils sont sur un taux d’absorption quasiment de 10%, c’est encore très faible.
« On est sur de nouvelles perspectives, on veut financer d’unités industrielles de transformation où les femmes sont très présentes et on a l’accord de principe des partenaires du projet et dans les mois à venir, on va booster en tout cas la ligne de financement destinée aux femmes et aux jeunes. En fait, tous les secteurs d’activités sont pris en compte. Les domaines d’activités qui ne sont concernés , sont des domaines qui sont en contre foi avec la Charia mais tant que c’est une activité licite principalement l’agriculture parce qu’on est dans des régions où, on a ciblé des chaînes de valeur bien précises, sur l’horticulture, sur le riz ou bien le lait, on est très prompt à financer ces domaines d’activités-là », dira-t-il.
Pour ce qui est des financements, le coordonnateur du projet souligne qu’ils financement des personnes physiques et des organisations comme les Gie.
« On finance des personnes physiques, cela peut être aussi une personne morale, un Gie de femmes comme celui qui vient de Rufisque, elles sont dans la pâtisserie. L’objet du projet, c’est booster l’entreprenariat féminin, déjà, il faut que ça soit un projet assez novatrice derrière mais le plus important, c’est qu’il ait un impact sur la création d’emploi. La femme de Rufisque emploie 17 femmes, ce qui nous intéresse, c’est la création d’emploi », souligne le coordonnateur du projet.
Rappelons que le PADEF-EJ est cofinancé par l’Etat du Sénégal et la Banque Islamique de Développement (BID) pour un coût total de 22.5 millions de dollars US. Il comprend 05 composantes : ligne de financement islamique ; infrastructures et services ; développement des filières (Horticulture, riz et lait), formation et renforcement de capacités des parties prenantes et l’appui à la coordination et gestion du projet. Le projet a pour objectif général de contribuer à l’amélioration des conditions de vie économique et sociale des femmes et des jeunes filles.

M/DIA