D’après un communiqué, approuvé en 2015 et financé par la Banque africaine de développement pour un montant de 35,8 millions de dollars américains, le P2RS doit s’achever en juin 2020.
Dans la vallée de Boukitingho, en Basse-Casamance, les jeunes et les femmes s’activent dans les champs rizicoles. Tokyo, l’un d’eux, est tout heureux. « Grâce à la digue construite par le P2RS, nous pouvons labourer toutes les parcelles alors qu’avant, on ne pouvait labourer qu’une ou deux parcelles à cause de la rareté de l’eau », explique-t-il.
D’après un communiqué, le P2RS est le Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle en milieu rural au Sénégal, dans le sillage des acquis du Projet d’appui à la petite irrigation locale (PAPIL) et du Projet d’appui au développement rural en Casamance (PADERCA). Approuvé en 2015 et financé par la Banque africaine de développement pour un montant de 35,8 millions de dollars américains, le P2RS doit s’achever en juin 2020.
A Boukitingho, comme dans beaucoup d’autres régions au Sénégal, l’agriculture reste l’activité principale de la population. La baisse de la pluviométrie et la remontée du sel sur les périmètres rizicoles ont favorisé la salinisation des terres de la vallée à Boukitingho, réduisant ainsi leurs capacités productives.
Avec le PADERCA, plusieurs hectares de terres salées ont été récupérés. Et de nombreux agriculteurs ont été accompagnés dans la promotion d’activités et techniques visant à réduire la vulnérabilité des systèmes de production face aux changements climatiques.
« Quand j’ai vu les résultats obtenus sur la parcelle de mon père avec le PADERCA, j’ai rencontré Kader, le chef d’antenne de la région pour que la vallée de Boukitingho puisse en bénéficier afin de renouer avec la culture de riz », raconte Tokyo.
A la clôture du PADERCA, le relais assuré par le P2RS a permis à la vallée de Boukitingho (240 ha) de bénéficier de la construction d’une digue anti-sel de 1 516 mètres, équipée de quatre ouvrages de régulation de l’eau. La vallée polarise trois villages -Boukitingho, Diakène Diola et Emaye- pour un total de 110 ménages, bénéficiaires directs. La récupération des terres salées a donné un nouveau souffle à la production rizicole et a relancé d’autres activités.
In fine, le projet a réalisé 17 petits ouvrages de mobilisation des eaux et a protégé 1 382 ha de terres contre l’avancée de la langue salée. Les travaux continuent pour la protection de plus de 7 000 ha de terres salées.
Plus de 1 300 ha protégés de la salinisation
A moins d’une année de sa clôture, le P2RS a tenu 93 % de ses engagements, avec un taux de décaissement qui avoisine 80 %. L’aménagement des terres agricoles s’est fait à 88 %, soit 1 979 ha de terres aménagées, 331 ha de périmètres maraîchers ont été réalisés dont 303 ha aménagés pour les jeunes et les femmes. Ainsi, 1 382 ha de terres ont été protégés contre la salinisation et sont actuellement en exploitation, 31 points d’eaux pastoraux (mares, puits et mini-forages) ont été aménagés, quatre marchés à bétail ont été construits et sont fonctionnels ; 35 magasins de stockage et 24 plateformes multifonctionnelles ont été réalisés et sont opérationnels.
Le secteur de l’élevage, pour sa part, a bénéficié de l’introduction de 3 654 têtes de petits ruminants, dont 115 géniteurs de race, et de 4 122 têtes de volailles, au profit de plus de 2 000 ménages vulnérables, qui ont bénéficié de formations et d’un encadrement technique.
Par ailleurs, le projet a mis en place un dispositif de suivi et d’accompagnement par un appui technique, l’obtention de plus de 3,5 tonnes de semences de qualité, la formation et l’encadrement. Ainsi, la production des céréales marchandes est passée de 13 190 tonnes en 2012 à 37 500 tonnes en 2018, dont près de 300 tonnes de semences. La production maraîchère, quant à elle, a atteint 13 337 tonnes en 2019 contre 157 tonnes en 2012 et une production cumulée de 29 644 tonnes, depuis le démarrage du projet.
Ces productions céréalières et maraîchères améliorent sensiblement la sécurité alimentaire et nutritionnelle au niveau de la zone du projet et procurent des revenus conséquents aux ménages. En outre, des actions de renforcement de la nutrition (dépistage, nutrition maternelle et infantile, appui aux initiatives communautaires) ont été menées au niveau des sites d’intervention, en relation avec la Cellule de lutte contre la malnutrition. Plus de 98 000 enfants âgés de 0 à 60 mois ont été touchés.
Enfin, le projet a mené des activités de préservation des ressources naturelles avec le reboisement de 724 ha de forêt, la réalisation de 200 km de cordons pierreux, la mise en place de 579 km de pares-feux et de 123 unités de diguettes en cadre. Cela a constitué une opportunité d’emplois stables pour 451 jeunes.
« Tenant compte de sa dynamique, le projet a bénéficié d’un suivi rapproché du bureau de la Banque au Sénégal, ce qui nous a permis de mieux répondre aux attentes des bénéficiaires, particulièrement l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que la promotion de l’accès aux services socio-économiques de base : santé et éducation, par la génération de revenus additionnels », a confirmé Amoumoun, responsable pays au Sénégal.