La prise en charge des enfants vivant avec le Vih connaît un gap important au Sénégal. Selon le Réseau national des associations de personnes vivant avec le Vih (RNP+), le taux des enfants vivant avec cette pandémie et qui ne sont pas dépistés est de 35 %.

La tâche n’est pas facile pour les Organisations de la société civile et les Associations de personnes vivant avec le Vih pour dénicher les enfants qui vivent avec le Vih et qui sont dans des familles de personnes vivant avec le Vih et qui, peut être même, l’ignorent. Selon Soukey ndiaye, présidente de Réseau national des associations de personnes vivant avec le Vih (RNP+), il y a un gap important de 35 % qu’il faut aller chercher en sensibilisant la communauté, les associations de personnes vivant avec le Vih si nous voulons que cette couche vit aussi longtemps. « Le souci que nous avons au Sénégal c’est un gap de prise en charge. Le taux des enfants vivant avec le Vih qui ne sont pas dépistés, est de 35 % », a-t-elle déclaré.

Ce décalage les handicape davantage, car, précise-t-elle, « ils ne pourront pas être mis sous traitement ». D’où l’absence d’une charge virale indétectable.
Elle s’exprimait lors d’une randonnée pédestre tenue ce dimanche 29 décembre 2019, pour célébrer la journée mondiale de lutte contre le Sida au Sénégal (1er décembre) sur le thème : « La Société civile fait la différence » . « La randonnée pédestre c’est pour non seulement marquer la Journée mondiale du Vih/Sida qui a été célébrée le 1er décembre dernier au Sénégal, mais aussi apporter notre contribution en faisant un plaidoyer qui peut nous permettre de mobiliser des ressources pour aider les partenaires qui s’activent dans le processus de mobilisation de ressources d’accompagner les enfants vivant avec le Vih au Sénégal », a-t-elle faits savoir.

D’après les rapports 2018 de certaines structure, comme le Cnls, l’Onusida, le nombre d’enfants vivant avec le Vih se situe à 4 399. Là où le nombre d’enfants séropositifs connaissant leur statut est de 1 534 soit un taux de 35 % et 1 376 sont sous ARV. Ceux ayant une charge virale supprimés sont de 743 soit un pourcentage de 17 %.
Cette dernière a profité de cette occasion pour avertir ses pairs sur l’énorme travail qui attend le réseau qu’elle dirige pour le renforcement de la sensibilisation. « Le Réseau a l’obligation de sensibiliser davantage pour faire sortir ces enfants au niveau des associations, mais surtout des familles qui vivent avec le Vih/Sida pour les faire dépister afin qu’ils puissent bénéficier de prise en charge précoce et qu’ils puissent vivre aussi positivement dans l’avenir », a lancé Soukey Ndiaye.

Ce qui fait que renseigne-t-elle, « Nous aurons besoin beaucoup plus d’argent avec le soutien du Cnls pour la prise en charge des enfants, notamment pour leurs transports pour aller se faire dépister, le problème de nutrition, d’ordonnances et de scolarisation », tout avertissant : « Un enfant qui est à l’école et qui vit avec le Vih est toujours absent et toujours maladif et a besoin de l’aide ».
Pour Mame Mor Fall, chargé de programmes à l’Ancs, bien que les Organisations de la société civile ont permis de faire la différence à travers des approches innovantes, aujourd’hui « nous sommes à l’heure du dépistage familial ». Raison pour laquelle, dit-il : « Nous devons réfléchir ensemble, innover pour aller chercher ces enfants qui vivent avec le Vih et qui sont dans des familles de personnes vivant avec le Vih et peut être même qui l’ignorent ». Avant de révéler que le président de la république Macky Sall a pris l’engagement d’appuyer financièrement tous les ans la prise en charge des jeunes vivant avec le Vih grâce au plaidoyer de la présidente du RNP+, tout en faisant comprendre que le Sénégal est attendu aujourd’hui sur les trois 90 d’ici à l’horizon 2020.