Aujourd’hui, Deux ans après sa création et après avoir été couvée par le semi-incubateur Tencent Western basé à Hong Kong, Feedelon arrive sur le marché africain. Hervé Kozikila, son co-fondateur et CEO nous en dit davantage.

Comment Feedelon compte-t-il réussir sur les marchés africains ?

La force de Feedelon pour ce marché africain est sa capacité à s’appuyer sur ses experts locaux. Parmi eux, notre ambassadrice et représentante Alia Bare, a déjà une expertise du marché grâce au travail qu’elle a abattu à Dakar pour placer sa marque éponyme. D’ailleurs, sa marque connaît déjà un succès au Sénégal, Niger et au Mali et participe à plusieurs Fashion Shows (Défilé Afrique de Pierre Cardin à Paris, Fashion show à Lagos, au Maroc et au Ghana). De ce fait, elle a tissé des liens et développe une expertise sur laquelle nous allons capitaliser. Il est important de ne pas négliger l’expertise locale, c’est ainsi que l’on évite l’écueil d’arriver sur un territoire en entendant tout révolutionner alors que la réalité du terrain ne le permet pas. Aussi, nous allons nous adapter aux différents modes de paiement locaux par le biais de l’essor du “mobile payment” déjà existant sur le continent.

Comment concrètement vous allez mettre en place cette philosophie sur le terrain ?

La plateforme Feedelon a pour but de promouvoir les marques innovantes et éthiques. Chaque marque a un “e-shop” dédié et nous allons au-delà du produit. Nous racontons l’histoire de la marque et de l’entrepreneur. Les créateurs et artistes sont au coeur du marketing de la plate-forme. Toutefois, nous les mettons en avant de manière harmonieuse sans les ranger par pays ou par continent. C’est notre vraie différence narrative. Les produits d’un créateur Africain seront aux côtés des produits d’un créateur Français ou Espagnol par exemple. C’est une façon de normaliser la narrative en ligne. En « off line », nous organisons aussi d’éphémères démonstrations où les différents créateurs pourront faire la démonstration de leur art.

Alors que l’e-commerce semble connaître quelques difficultés, quelle est votre stratégie pour vous différencier à l’heure où la concurrence est de plus en plus féroce ?

Le principal frein au développement du e-commerce en Afrique est la désynchronisation entre la pénétration rapide de l’internet, et l’état médiocre des réseaux routiers qui empêchent la livraison optimale des colis. Néanmoins, c’est équilibré par la pénétration importante des smartphones. Cela facilite grandement les échanges. De plus, nous avons cherché à diversifier notre catalogue de produits. Nous avons ainsi intégré à la catégorie maroquinerie : les bijoux, les cosmétiques, l’art et la décoration d’intérieur. De ce fait, nous nous adressons à une certaine clientèle et cela réduit également notre champ d’action en terme logistique.

Quels sont les investissements prévus (montants ou répartition) ?

Les investissement dépendront de plusieurs paramètres. Il y aura un apport de fonds propres mais aussi nous allons procéder à une levée de fonds auprès de Venture Capital et d’autres organismes pour les opérations en Afrique entre 250 000 et 500 000 euros.

Quels sont les process qui seront mis en place au niveau du management ?

Cela sera un management linéaire. Nous sommes une start-up donc notre management est marqué par l’horizontalité. Chaque membre de l’entreprise aura accès à ses données afin que tout le monde soit au même niveau d’information et d’efficacité sur les dossiers.

Comment sera effectué le recrutement ?

Le recrutement commencera pas une interview physique si possible à Dakar. Puis, il y aura deux ou trois interviews en français et en anglais avec les co-fondateurs et l’un des membres du “advisory board”. Ces membres du Advisory board sont des experts de la mode et de l’art, et ils apporteront un oeil extérieur et avisé sur la candidat.

Quels sont les résultats attendus pour cette première année ?

Nous espérons atteindre la barre des 200-400 000 euros (près de 164 000 000 FCFA) de chiffres d’affaires. Sachant que l’art Africain est en plein essor, nous pouvons atteindre rapidement des sommes plus importantes et nous espérons tabler sur un chiffre d’affaires à 5 ou 10 millions d’euros en misant sur une croissance constante de la valeur de l’art africain et le dynamisme du secteur.

Source:F.A