L’Allemagne était en stagnation au dernier trimestre 2019 avec une croissance atone, une perspective inquiétante au moment où les industriels serrent les dents en attendant l’impact du coronavirus.
Après un regain d’optimisme, l’Allemagne déchante. La principale économie européenne était en stagnation au dernier trimestre 2019, avec une croissance minimale de 0,0279 % par rapport au trimestre précédent, a annoncé vendredi l’office fédéral des statistiques. Sur l’ensemble de l’année, la croissance aura été de 0,6 %, bien moins que les deux années précédentes.
Il y a deux semaines encore, le gouvernement allemand comptait sur une reprise de vitesse et une croissance de 1,1 % en 2020 et 1,3 % en 2021. Las, le ralentissement de l’économie chinoise et les incertitudes liées au Brexit ont eu raison de la machine à cash de l’économie allemande : les exportations.
Après une année noire pour l’industrie…
Ses exportations n’ont augmenté que de 0,1 % en décembre, après une baisse de 2,2 % en novembre. Renversant la tendance qui tirait jusqu’ici l’économie, « les dépenses de consommation tant privées que publiques ont perdu un élan considérable vers la fin de l’année après un troisième trimestre très fort », constate Destatis. Seule touche positive au tableau : les investissements dans la construction et autres équipements ont continué à augmenter.
Ce dernier bilan annuel traduit l’année noire subie par l’industrie allemande en 2019 . La production a plongé de 3,5 % en décembre, soit la plus forte baisse depuis la crise financière en 2009.
0,2 point de croissance avec le coronavirus ?
La douche est d’autant plus froide que les voyants sont en alerte face à l’épidémie de coronavirus en Chine, principal partenaire de l’industrie automobile allemande. Selon Stefan Schneider, économiste à la Deutsche Bank, l’épidémie pourrait coûter 0,2 point de croissance à l’économie allemande au premier trimestre 2020, a-t-il indiqué à Die Welt.
Que ce soit chez Daimler, Volkswagen ou à la Commerzbank , banque traditionnelle du « Mittelstand » et des sous-traitants automobiles, toutes les prévisions de croissance pour 2020 sont suspendues aux effets de la crise sanitaire.
« Les effets du coronavirus sont encore difficilement prévisibles », note le directeur général de la chambre de commerce et d’industrie allemande (DIHK), Martin Wansleben, mais ils « suscitent néanmoins l’incertitude parmi les entreprises allemandes opérant à l’international ».
Dans ce contexte, une autre incertitude plane : la capacité du gouvernement à prendre des décisions alors que le parti d’Angela Merkel, la CDU, risque le chaos politique après la démission annoncée de sa présidente, Annegret Kramp Karrenbauer .
Source: Les Echos