(Agence Ecofin) – En 2019, la Chine a été le premier importateur mondial de produits agricoles. Le pays asiatique a consacré 133,1 milliards $ à ses achats de denrées alimentaires depuis l’étranger, un montant record partagé pour l’essentiel entre les USA, le Brésil et l’Union européenne.

En Chine, le marché des produits agricoles est devenu le plus important de la planète en 2019.

En effet, d’après le Département américain de l’agriculture (USDA), l’Empire du Milieu occupe désormais la place de premier importateur de produits alimentaires avec 133,1 milliards $, surclassant l’Union européenne (UE) et les USA.

Cette enveloppe record résulte notamment de la demande croissante tirée par la dynamique économique et l’urbanisation ainsi que par les échanges accrus du pays avec le reste du monde depuis son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce en 2001.

D’après l’USDA, les habitudes alimentaires ont beaucoup évolué vers des produits de plus grande valeur comme la viande, le lait, les fruits et d’autres produits transformés alors que la demande de marchandises en vrac comme les céréales est en baisse.  

Le pays qui compte 1,4 milliard de bouches à nourrir est désormais le premier importateur mondial de viande de bœuf devant les USA avec 8,4 milliards $ en 2019. Il représente aussi le premier importateur de lait et de viande de porc de la planète et le troisième plus grand marché pour les fruits.  

Alors que les USA dominaient autrefois les approvisionnements chinois, le pays de l’Oncle Sam a été surpassé par le Brésil et plus récemment par l’Union européenne (UE) qui fournissent la majeure partie du soja, du lait et de la viande de porc. Les Etats-Unis ne comptent désormais plus que pour 10 % des importations agricoles de la Chine, soit leur plus faible part de marché depuis 20 ans.

L’Afrique, un petit poucet sur le marché agricole chinois

Il faut noter que comparativement à ces différents acteurs, le continent africain reste encore un acteur mineur quand il s’agit des échanges agricoles avec la Chine.

Tandis que l’Afrique subsaharienne est un fournisseur majeur de produits miniers et pétroliers à la Chine, les exportations agricoles ne représentent que 2 à 3 % du volume des échanges selon les estimations.

La Chine importe notamment depuis le continent de l’arachide en provenance majoritairement du Sénégal et du Soudan, du coton, des produits de pêche, de l’hévéa, du manioc ou encore du bois.

Et si les polémiques ont émergé ces dernières années sur « l’accaparement des terres » par les compagnies chinoises sur le continent, de nombreux experts indiquent que ces accusations sont infondées.

« La réalité est que les acquisitions foncières ne sont pas aussi immenses que l’attention qui leur est consacrée. Les investigations sur le terrain montrent que les projets concernés n’ont jamais été lancés ou que la taille des acquisitions a été exagérée », souligneFred Gale, économiste en chef au Service de recherche économique de l’USDA.  

« La Chine est loin d’être le premier investisseur (dans les acquisitions foncières en Afrique, Ndlr), elle est au 8e ou au 9 rang […]. Les Chinois accapareurs de terres, c’est un mythe », confie dans un entretien au journal Le Monde, Jean-Jacques Gabas, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).