D’après la Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de Pêche Artisanale (Caopa), les thons n’appartiennent pas au Sénégal, l’Union Européenne demande et paie à notre pays un droit d’entrée dans ses eaux. C’est qui est ressorti du communiqué de ladite confédération.

Les thons qui passent à un moment de l’année dans les eaux du Sénégal n’appartiennent pasau Sénégal. Pour ceux qui sont sous quotas, ils « appartiennent » aux pays qui ont reçu les quotas de l’Iccat. Pour les autres, ils appartiennent à ceux qui les pêchent. Comme les thons n’appartiennent pas au Sénégal, l’UE, dans le cadre de l’Appd, demande et paie simplement au Sénégal un droit d’entrée dans ses eaux. L’UE ne paie pas pour pêcher le poisson sénégalais, comme elle le fait par exemple en Mauritanie ou en Guinée Bissau. C’est aussi pour cette raison que la compensation pour un accord thonier est plus faible que pour un accord « mixte », où les bateaux européens viennent pêcher des ressources qui appartiennent au pays côtier. S’il n’y avait pas d’accord avec le Sénégal, les bateaux européens continueraient à pêcher ce thon en dehors des eaux sénégalaises, lorsqu’il se trouve en haute mer ou dans les Zee  des pays voisins avec qui l’Ue a un accord, et le Sénégal n’en retirerait aucune compensation financière », précise-t-on dans le communiqué susmentionné.

D’après la source, les thonidés sont des espèces de poissons grands migrateurs qui voyagent dans tout l’Atlantique, en haute mer, mais aussi passant par les Zones Economiques Exclusives des pays africains riverains de l’Atlantique, dont le Sénégal. Et ces thonidés sont gérés par la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (Cicta, ou Iccat en anglais).

Un des rôles de l’Iccat est de fixer des limites de captures pour une série de thonidés (comme l’espadon, le thon obèse, etc.), et de partager ensuite ces ressources thonières entre ses membres qui ont un intérêt pour ces pêcheries par des quotas, et de faire des recommandations de gestion durable pour d’autres espèces (total de captures admissibles pour l’albacore, etc) sans délivrer de quotas. Pour toutes les espèces, les pays membres désirant développer leur pêcherie doivent soumettre un plan de développement durable au niveau de l’Iccat.

Et le document de  préciser : « Ce qui pose question, c’est pourquoi le Sénégal ne montre maintenant que peu d’intérêt pour développer un secteur solide de pêche thonière locale, y compris pour la pêche artisanale, comme ce fut le cas dans les années 70 avec la flotte thonière de la SOSAP (Société Sénégalaise d’Armement à la Pêche). Le Sénégal n’a pas soumis de plan ambitieux de développement d’une flotte thonière sénégalaise au niveau de l’ICCAT. Pour les espèces sous quotas, le Sénégal ne reçoit que des miettes au niveau de l’ICCAT ».

La Caopa  demande  au Sénégal, en concertation avec les acteurs du secteur de la pêche, d’élaborer un plan de développement durable de la pêche thonière sénégalaise, y compris artisanale, et  de soumettre ce plan au niveau de la Cicta afin d’avoir un meilleur accès aux ressources et des quotas à l’avenant. «  L’UE, de son côté, devrait encourager cette réflexion au niveau de la région pour le développement d’une pêcherie thonière artisanale (comme c’est le cas déjà aujourd’hui au Ghana) et encourager le dépôt par le Sénégal, au niveau de la CICTA, de plans de développement durable d’une telle pêcherie », conclut-on dans le docume