Le Rapport annuel sur l’économie de l’Afrique en 2020 du « Policy Center for the New South (Pcns) a révélé que la pandémie de la Covid-19 a fortement perturbé le financement du développement en Afrique.

« La pandémie de la Covid-19 a fortement perturbé le financement du développement en Afrique. La crise est un choc majeur pour les finances publiques. Les déficits budgétaires atteindront des niveaux jamais connus par le passé. La contraction de l’activité économique a réduit les recettes fiscales et non fiscales intérieures de l’Afrique. La baisse pourrait s’avérer plus que proportionnelle à la contraction du Pib,  surtout pour les pays qui présentent des ratios similaires à ceux des pays à revenu élevé (Afrique du Sud, Maroc) », précise le rapport.

D’après le rapport, les recettes fiscales ont diminué avec les réductions d’impôts engagées par la suspension de leur recouvrement durant la pandémie pour encourager la reprise économique. Et la crise a affecté également les recettes non fiscales, en particulier les rentes provenant de l’exploitation des ressources naturelles, pétrolières et minières (Angola, Algérie, République du Congo, l’Eswatini, le Botswana, le Congo).

L’impact sur les échanges extérieurs…

« Les économies africaines sont très dépendantes des échanges extérieurs. La majorité des échanges  commerciaux (entre 70 et 90%) s’effectue avec les pays du nord. Le commerce et les chaînes d’approvisionnement ont été déstabilisés. Les économies sensibles aux produits de base ont subi les plus fortes perturbations en termes d’échanges commerciaux et de stabilité des taux de change », explique-t-on dans le rapport.

D’après le document susmentionné, l’Algérie, l’Angola, le Cameroun, le Gabon, le Ghana, la Guinée équatoriale, le Nigeria, la République du Congo et le Tchad comptent parmi les plus touchés.

« Les exportations de pétrole vont de 3 % du Pib, en Afrique du Sud, à 40 %, en Guinée équatoriale, et à la quasi-totalité des exportations du Soudan du Sud. Pour le Nigeria et l’Angola, les plus grands producteurs de pétrole du continent, le pétrole représente plus de 90 % des recettes d’exportation et plus de 70 % du budget national », note la source.

Et le rapport de préciser : « Les pertes de revenus pétroliers sont estimées  à un minimum de 65 milliards de dollars en 2020, ce qui a exacerbé le manque de devises étrangères pour les pays pétroliers et produit de lourdes conséquences sur la capacité de plusieurs pays (Algérie, Angola…) à mettre en œuvre des politiques anticycliques ».

Hausse des niveaux d’endettement

« Une grande partie des pays africains avaient un niveau de dette relativement faible avant la survenue de la crise actuelle. En moyenne, le ratio dette/Pib est de 60 %, à l’exception de 4 pays : Soudan, Érythrée, Cabo Verde et Mozambique, où ce ratio est supérieur à 100 %. Les niveaux d’endettement ont toutefois connu une hausse rapide ces dernières années. Entre 2008 et 2018, la dette publique moyenne des pays africains est ainsi passée de 38 % à 56 % du Produit intérieur brut (Pib) du continent. L’amélioration de l’accès aux marchés des capitaux a permis à plusieurs gouvernements africains de contracter des dettes en devises étrangères plus risquées. La proportion significative des créanciers privés dans la dette publique extérieure des États d’Afrique subsaharienne pèse particulièrement sur le budget des États endettés », souligne le rapport. Le Policy Center for the New South (Pcns) est un think tank marocain dont la mission est de contribuer à l’amélioration des politiques publiques, aussi bien économiques que Sociales et internationales, qui concernent le Maroc et l’Afrique, parties intégrantes du