Le Rapport 2020 sur les flux financiers illicites et le développement durable en Afrique de la conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), révèle que 90 % des objets historiques de l’Afrique subsaharienne dans les grands musées mondiaux.

« Le trafic de biens culturels de toutes origines contribue au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme dans le monde (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (Unesco), 2018). Environ 90 % des objets historiques de l’Afrique subsaharienne se trouvent dans les grands musées mondiaux, dans des collections privées ou dans des musées missionnaires (Godonou, 2007) », précise-t-on dans le rapport.

D’après le rapport, la plupart de ces objets proviennent soit de pillages soit d’acquisitions déloyales du temps des guerres et de la domination coloniales, et ils ont ainsi été sources de flux illicites. Et le peu de biens culturels historiques demeurés sur le continent est préjudiciable au développement pour deux raisons principales.

« Premièrement, les biens culturels façonnent les récits historiques et les valeurs collectives qui contribuent à l’éducation et à la culture au sein de la société. Le trafic de biens culturels dépouille les gens de leur identité, de leur place dans le monde et amoindrit leur aptitude à édifier un avenir collectif. Deuxièmement, le trafic passé et actuel de biens culturels ôte à l’Afrique des possibilités de tirer des recettes accrues du tourisme », précise le rapport.

D’après la source, en effet, le patrimoine culturel est un déterminant essentiel d’une industrie touristique prospère. Et le présent rapport est publié à un moment où la campagne en faveur de la restitution du patrimoine culturel africain détenu à l’étranger est en plein regain.

« Cette évolution et le dynamisme du panafricanisme ont conduit de nombreux chercheurs travaillant sur l’Afrique à affirmer que « le projet de décolonisation occupe de nouveau le devant de la scène dans le monde entier ». Pour de nombreux pays africains qui célèbrent en 2020 le soixantième anniversaire de leur accession à l’indépendance, les efforts tendant à endiguer les Flux financiers illicites s’inscriront probablement dans ce projet plus vaste », explique-t-on dans le rapport.