Le 4ème numéro du magazine « Comprendre l’économie », initié par le journaliste économique, M. Abdou Diaw, a eu comme invité ce week-end le Professeur Malick Sané, enseignant-chercheur à la Faculté des sciences économiques et de gestion de l’Ucad. Au cours de son exposé sur le thème : « La Zlecaf ; quels impacts sur le commerce intra-africain ? », a estimé que le commerce intra-africain ne représentait que 17%, d’où l’importance de la création de la zone de La zone de libre-échange continentale africaine pour renverser la tendance.
« Il y a 54% du commerce qui est intra-américain. En Asie, on a 52% de commerce entre pays asiatique. Si vous venez en Afrique, on a seulement 17% disons de commerce intra-africain. Et l’idée, c’est d’inverser la tendance et pour inverser la tendance, il faut d’abord faire face aux obstacles qui constituent des freins pour un développement du commerce africain. Et donc l’objet de cette zone de libre-échange continental, c’est d’éliminer les barrières douanières, c’est d’éliminer les mesures non tarifaires, ce qu’on appelle les barrières non tarifaires, c’est d’éliminer toutes les enclaves au développement du commerce pour que l’Afrique puisse commercer avec elle –même. Et donc augmenter ce commerce intra-africain pour aller dans le sens des autres régions du monde », a souligné Pr. Malick Sané au cours de son exposé.
D’après l’enseignant-chercheur, la Zlecaf, est un des projets africains parce que le continent a voulu à un certain moment sortir du pilotage à vue pour aller dans le sens de la planification des orientations qui le vont mener vers des lendemains meilleurs.
Toujours d’après le professeur Sané, ’idée de la zone, c’est d’offrir des opportunités. Et quand on offre des opportunités, c’est pour aller dans la bonne direction.
« Pour tirer profit de ces opportunités, si on n’est pas bien suffisamment bien préparé, si on n’a pas des produits compétitifs qui sont trop chers, si on n’a pas des produits de qualité, il est évident qu’effectivement comme le veut les lois du capitalisme, les entreprises compétitives vont survivre. Il y aura des entreprises moins performantes qui seront sur la menace de disparition. », dira le conférencier.
Le professeur Sané estime pour faire face, il faut réfléchir pour aller dans le sens de fusionner les entreprises africaines qui font la même chose.
« Il reviendra à ces entreprisses-là de prendre les dispositions de survie parce que, encore une fois, nous sommes dans un environnement concurrentiel et ce sont ceux qui peuvent s’adapter qui sont flexibles, qui peuvent innover, qui peuvent imaginer des stratégies, qui pourront résister », dixit le conférencier.
D’après le conférencier, il y a des dispositifs prévus par l’organisation mondiale du commerce qui sont intégrées dans le texte réglementant la mise en œuvre de cette zone de libre-échange continental pour éviter cette ouverture commerciale au sein de l’Afrique puisse profiter à des entités hors du continent africain à la place des africains. Et, c’est ça l’idée générale de la création de cette zone de libre-échange continental.
« L’Afrique, c’est 1,3 milliard d’habitants, c’est également 55 Etats mais pour ce qui concerne la zone de libre-échange continentale, c’est 54 Etats qui ont adhéré. Et il était prévu en obtenant 22 ratifications au niveau des Etats africains, on puisse démarrer, c’est ça qui était prévu au 31 juillet 2020. Aujourd’hui, on a plus de 35 pays qui ont ratifié, cela veut dire qu’il y aura un engouement vis-à-vis de ce projet africain. On ose espérer que tout le monde jouera ce jeu », dira Pr. Sané.