En prélude à la Journée Internationale de la Femme, prévue aujourd’hui 08 Mars 2021, les femmes membres de la Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de pêche artisanale(Caopa), sont montées au créneau pour déplorer les conditions difficiles auxquelles, elles sont confrontées en cette période de pandémie. Elles plaident pour l’amélioration de de leurs conditions de travail.
« Un an après la pandémie de Covid 19, les femmes dans la pêche artisanale africaine souffrent mais continuent à nourrir la population .Nous, femmes professionnelles de la pêche artisanale africaine, n’avons jamais connu une crise qui a affecté aussi profondément nos activités que la pandémie de Covid 19. Depuis un an, nous faisons face. Depuis un an, nous survivons », précise-t-on dans une déclaration de la Caopa.
Et les femmes de rajouter : « Les mesures que nos gouvernements ont mises en place pour freiner la propagation de la covid-19 ont bouleversé notre approvisionnement auprès des pêcheurs, qui ne pouvaient plus sortir pêcher, et nos activités de transformation et de commercialisation rendues difficiles par les couvre-feux, le confinement et la fermeture des frontières ».
D’après le document susmentionné, la Fao elle-même a souligné à l’occasion du Comité des Pêches en février dernier que les travailleurs et travailleuses de la pêche artisanale sont les plus durement touchés par cette crise parce qu’ils n’ont pas assez de capital pour braver la tempête, mais aussi parce qu’ils dépendent de la pêche pour vivre et se nourrir au quotidien et qu’ils n’ont pas accès aux services de santé.
« Comme nous le soulignons à la Caopa depuis le début de la pandémie, cette crise doit être le détonateur, l’occasion d’améliorer à long terme les conditions d’hygiène et de travail des hommes et des femmes de la pêche artisanale », souligne-t-on dans la déclaration de la Caopa.
D’après les femmes, l’amélioration des conditions de travail des femmes de la pêche artisanale africaine doit être la priorité des mesures qui seront prises par nos pays en vue de la reprise économique de l’après Covid 19.
« Aujourd’hui, la plupart des femmes dans la pêche artisanale africaine travaillent dans des conditions insalubres, pour un revenu de misère. Ce n’est plus admissible. Car les femmes de la pêche artisanale, tout comme les pêcheurs, ont été des travailleurs essentiels depuis le début de la pandémie », renseigne la source.
D’après le document « Sans la pêche artisanale, sans les femmes de la pêche artisanale, combien de millions de nos concitoyens africains auraient été privés de poisson pour se nourrir ? ».
« Le poisson reste une source essentielle de protéines animales, de micro nutriments et d’acides gras dont l’importance est capitale dans les pays à faible revenu et les petits États insulaires africains, où les régimes alimentaires reposent en grande partie sur le poisson. Nous, les femmes de la pêche artisanale, sommes celles qui amènent le poisson du pêcheur au consommateur africain », souligne la source.
D’après ce document, cette crise a montré le rôle irremplaçable de la pêche artisanale africaine, et des femmes qui y travaillent, pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
« Il est donc fondamental que nos pays prennent conscience de cela et protègent les zones de pêche de nos pêcheurs, nos sites de débarquement et de transformation, trop souvent contre la prédation d’autres industries qui exploitent nos côtes », souligne la source.
D’après la Caopa, nos pays doivent s’engager résolument dans l’amélioration des conditions de travail et de vie des femmes de la pêche artisanale, en prenant pour guide les directives de la Fao pour une pêche artisanale durable, et en s’appuyant sur l’expérience, l’esprit d’innovation, l’engagement et la force des femmes de la pêche.
« Offrir des conditions de vie et de travail décentes aux femmes de la pêche artisanale est plus que jamais nécessaire pour éviter l’apparition de crises alimentaires et pour assurer la stabilité des communautés côtières en Afrique », précise-t-on dans le document susmentionné.