L’organisation Lumière Synergie  pour le développement (Lsd), a organisé une formation sur la justice climatique aux femmes transformatrices de poisson de Bargny. Selon Mme Haby Dia, deuxième vice-présidente de ladite organisation, Ça rentre dans le cadre de la lutte contre la centrale à charbon de Sendou, sur laquelle elles sont  en partenariat avec ces dernières.

« Nous sommes aujourd’hui ici à Dakar pour une formation des femmes transformatrices sur la justice climatique. Ça rentre dans le cadre de la lutte contre la centrale à charbon de Sendou, sur laquelle nous sommes en partenariat avec les femmes transformatrices. On trouve que ça serait vraiment bien d’outiller les femmes, de les former, de les  renforcer sur le plan de la communication mais aussi sur la justice climatique. Qui dit Bargny, parle d’érosion côtière qui est une conséquence du changement climatique. Donc cette communauté, depuis des années subissent les effets du changement climatique. On trouve juste et légitime de former les femmes, de les outiller pour qu’elles portent le plaidoyer sur la justice climatique. C’est dans ce cadre que nous sommes ici depuis deux jours avec elles,  pour essayer de les encadrer », a souligné  Mme Haby Dia, deuxième vice-présidente de l’organisation lumière Synergie pour le développement.

Selon Mme Dia, Lumière Synergie pour le Développement, est une organisation qui lutte pour les droits humains mais surtout s’ils sont liés avec les projets financés par la Banque Africaine de Développement  (Bad). On a jugé nécessaire, vu que Bargny est en train de subir les effets du changement  climatique, on a jugé nécessaire d’outiller les femmes, de les  renforcer pour qu’elles portent le plaidoyer parce que tout le monde sait que le plaidoyer de la femme a un  impact très positif en matière de communication.

Des victoires obtenues

« Nous avons des victoires parce qu’en 2019,  la banque africaine de développement s’est retiré du financement de la centrale à  charbon, deuxièmement la Centrale, elle est sous liquidation judiciaire et on plaide pour qu’au moins le foncier revient de droit aux  communautés et vraiment qu’il soit mis à la disposition des communautés qui en ont besoin pour le  relogement des personnes impactées par l’érosion côtière. Les terres ont été vendues à 1 milliard 300  million à la compagnie d’électricité du Sénégal (Ces) après la plainte de la Bad,  la Senelec avait mis  la disposition  de ces communautés 1 milliard pour compenser les pertes de terre, Les 1millairds reviennent de droit aux communautés. Si la Centrale, elle est sous liquidation judiciaire, j’espère que les communautés sont légitimes, sont prioritaires sur le foncier. Pourquoi ne pas mettre ces 1 milliards sur la table pour compenser la perte », a laissé entendre Mme Dia.

Elle estime que ces résultats sont favorables aux communautés. Toujours d’après Mme Dia,  il y a 1500 femmes qui sont dans le site de transformation. Et On forme des groupes de dix femmes. Et selon elle,  c’est plus pratique, plus stratégique  le fait d’avoir un groupe restreint pour pouvoir atteindre leurs objectifs.

Quant à Mme Ndeye Yacine Dieng, représentant les femmes transformatrices de poisson, elle estime que les usines implantées aggravent les changements climatiques. En ce qui concerne la pêche, on assiste à une rareté de la ressource. Elle précise que Bargny fait partie des 4 zones les plus vulnérables concernant les changements climatiques.

« Aussi bien la centrale à charbon, pôle minéralier et d’autres usines, c’est ce que nous refusons, on fera tout pour disposer d’une justice climatique. Plus de 1000 femmes et quelques saisonnières qui travaillent sur un site et on veut les déloger pour faire des usines1433 parcelles impactées par l’érosion côtière se trouve sur le site de la centrale. Ils l’ont pris par la force sans parler avec nous. Actuellement la Centrale est en liquidation. Nous voulons la délocalisation de la centrale pour qu’on restitue ces terres-là aux populations de Bargny. La terre était cédée à 1 milliard 450 millions, c’est la Senelec qui nous avait donné cet argent, c’est ce que nous réclamons. Nous sommes prêts à acheter cette terre », dira Mme Dieng.

Le projet de la Centrale de Sendou

En vue de faire face à l’évolution de la demande en électricité du Sénégal, la Société Nationale d’électricité (Senelec ), conformément à son plan de développement industriel et à la volonté du Gouvernement du Sénégal de recourir à la filière charbon pour la production d’énergie électrique1 , a retenu le groupe Nykomb Synergetics  Development Ab, basé en Suède, agissant au nom de Compagnie d’Electricité du Sénégal S.a. (Ces S.a.) pour la réalisation d’une centrale électrique de 1X125 MW utilisant du charbon comme combustible de base, suivant la formule « Build, Own, Operate (Boo ) ». La centrale sera implantée à proximité du village de Bargny Minam, à 32 km environ de la ville de Dakar. La Ces, la Senelec, le Gouvernement du Sénégal et leurs partenaires sont convaincus qu’un développement économique dans un environnement dégradé est loin d’être un développement durable. C’est pourquoi, ils portent une priorité toute particulière, à l’application des lois et règlements en vigueur qui régissent la protection de l’environnement dans le cadre de ce projet. Cela s’est traduit par la consultation préalable de toutes les autorités administratives impliquées dans le projet la préparation d’une étude d’impact environnementale et sociale (Eies). Cette étude a été confiée au Cabinet de Consultants Quartz-Afrique basé au Sénégal et agréé pour la réalisation d’une telle mission. L’Eies I a permis d’identifier et de quantifier les effets du projet sur l’environnement et sur la société, d’élaborer des mesures d’atténuation et de fournir un plan de gestion environnementale.