Les groupements économiques du Sénégal (GES) et deux de ses organisations affiliées que sont la Coordination des professionnels des transports routiers du Sénégal et le Collectif des acteurs des transports routiers du Sénégal, ont  été ce mercredi 2 février 2022  face à la presse  pour échanger sur « L’impact des sanctions de la Cedeao contre la Mali sur les activités économiques au Sénégal ».L’organisation évoque l’impact énorme de la mesure de la Cedeao et annonce l’élaboration d’un mémorandum  pour permettre aux politiques de savoir la réalité de l’impact de ces mesures sur les activités économiques.

M. Mbaye Mbengue, président du Collectif des entreprises agréées pour le transport et la livraison des conteneurs, membres de Cap, le regroupement de tous les acteurs portuaires, souligne : « Il faut comprendre qu’aujourd’hui le Mali étant le premier partenaire économique du Sénégal et ça se chiffre à un minimum de 250 milliards par an. Donc cet enjeu, il est extrêmement important. Nous pouvons juste vous dire que sur les 20 millions de tonnes qui sont débarquées dans le port de Dakar l’année dernière, les 4 millions de tonnes, c’était des marchandises destinées au Mali ».

D’après M. Mbengue, l’importation du Mali est contrôlé à 70% par le Sénégal, donc 70% passent ici, les 30% autres sont partagés aux 6 autres pays.

« Donc l’enjeu pour nous, en tout cas, ce que nous ressentons par rapport aux autres pays, c’est  beaucoup plus corsé ici. Il s’y trouve qu’aussi, il y a les cimenteries, nous avons trois cimenteries dans ce pays, Dangoté,  Sococim, Cimenterie du Sahel », dira-t-il.

Et M. Mbengue de renchérir : « Ces trois cimenteries font 1 million de tonnes par an de ciment, destination Mali. Egalement, nous avons les produits pétroliers qui passent ici. Des produits pétroliers, il y a 1million 700 tonnes qui passent au Sénégal. Donc, quand, on parle d’enjeux économiques, c’est immense. Et tous ceux qui tournent autour de cette activité, tel sur le corridor parce que, il y a aussi les sociétés qui sont dans la transformation, il y a Patisen, il y a Senico, plus aussi les autres sociétés qui sont dans les produits de beauté qui exportent sur le Mali et qui exportent au-delà même du Mali, Burkina et Niger, et tout cela passe sur l’axe du Corridor du Mali. Donc l’enjeu économique, il est  extrêmement important. Si on évalue, nous sommes le plus grand perdant de ces 7 pays frontaliers du Mali ».

Quant à M. Souhaïbou Gueye, secrétaire général GES, il souligne : « Nous sommes des citoyens qui avons droit de porter un regard sur l’environnement des affaires, sur des décisions politiques qui impactent sur nos activités économiques. Et pour cela, nous avons jugé  de nous retrouver, non pas pour sortir ici avec une idée mais de jeter les bases d’une collaboration entre les acteurs économiques pour aller vers l’élaboration d’un mémorandum qui pourra permettre aux politiques de savoir la réalité de l’impact de ces mesures sur les activités économiques ».

Il estime que ce qui se passe au Mali, c’est écœurant et leur préoccupe au plus haut niveau.

Il a tenu à préciser qu’en regardant les statistiques de l’Ansd, on constate qu’en considérant comme une globalité l’ensemble des exportations du Sénégal, les exportations vers le Mali sont plus de la moitié. Et certains observateurs s’amusent même à dire que si ces mesures de la Cedeao ne sont pas levées très tôt, la poursuite du projet d’édification du Port de Ndayane, serait inutile.

Il rajoute : « Cela dit qu’au plan sécuritaire, il nous est revenu, 1348 camions sont en souffrance à la  frontière du Sénégal avec le Mali, des camions dont certains sont chargés de carburant. Beaucoup de ces camions ont été chargés au  départ du Sénégal avant la mesure. Cette question pose un problème de sécurité. L’idée, c’est d’étrangler le pays, mettre les populations en souffrance au point d’une exposition sociale parce que sans carburant, sans pain, sans blé, sans farine, sans riz, les populations ne pourront pas rester dans les maisons, c’est le but recherché. Si le Sénégal perd le trafic sur le Mali, c’est énormément, c’est environ 600 milliards sans parler des activités liées à ça que sont les entrepôts maliens du Sénégal, son vis-à-vis existe au Mali et des projets en cours avec la construction des aires de repos au long du corridor. Nous déplorons la situation et nous essayons d’encercler les contours pour pouvoir jauger la profondeur de la difficulté en allant vers l’élaboration d’un mémorandum ».

M. Momar Sourang estime quele fret malien, c’est 1 million de tonnes et beaucoup d’Etats nous envient de ce fret.